Première soirée en ville

Matthew accepta la carte avec un grand sourire en souhaitant bonne soirée à la demoiselle, tandis que les deux autres semblaient de plus en plus absorbés dans leur décadence pour vraiment se rendre compte du départ d'Eleonor. Narimène esquissa une légère grimace quand elle remarqua le fait que la jeune mannequin ne lui donne pas de carte, mais ne dit rien d'autre pour autant.
Matthew se leva, inclinant la tête respectueusement, puis la Ventru pourra s'éloigner et quitter la salle. Elle retournera alors simplement vers l'entrée, inspectant les différentes pièces pour tenter de retrouver Antoine. La décadence s'était installée partout, et la boîte était par endroit plus devenu un bordel ou un fumoir qu'autre chose, mais toujours dans le luxe... Eleonor n'aperçut cependant pas dans ce dédale sa goule. Etait-il encore là ?

Eleonor n'aima pas la réponse que venait de lui faire Matthew. Elle n'acceptait pas qu'on lui résiste d'une façon ou d'une autre. De toute façon même avec toute la bonne volonté du monde elle ne pouvait pas satisfaire leur demande.

"Je suis désolé mais comme je l'ai dis pour l'heure je ne peux pas me libérer à ce jour en journée!"

Elle ouvrit son sac et elle prit trois cartes de visite. Elle en distribua au deux américains ainsi qu'à Matthew.

"Si vous pouvez vous libérer un soir, téléphonez moi!"

Pour ce soir elle ne voyait plus l'intérêt de rester. Si ces derniers ne faisaient pas d'effort elle n'allait pas les supplier. Au vu de la boite elle pourrait pêché d'autre poisson. La remarque de Narimène la fit bien sur intérieurement. Elle ne pouvait pas mordre le jour mais la nuit oh que oui.
Eleonor se leva avec beaucoup de grâce.

"Je dois vous abandonné, je vous souhaite une bonne fin de soirée! Vous savez comment me joindre maintenant."

Elle esquissa un ravissant sourire avant de quitter la table. Cette soirée aura été un début prometteur même si elle n'avait pas eu ce qu'elle souhaitait. Elle se redirigea vers le premier bar ou elle avait quitté Antoine plus tôt. Elle savait qu'il ne serait pas loin sans nul doute à l'attendre tranquillement.

Matthew nia de la tête la réponse d'Eleonor.
"Je regrette, mais je ne peux me libérer en soirée. Aurillia est une ville qui fonctionne beaucoup la nuit en ce qui concerne certaines sorties ou activités, et je ne pourrais être là demain soir. Seulement en journée... Je travaille dans l'énergie solaire, et il est fort appréciable de profiter du soleil se reflétant sur le lac. J'en ai l'habitude. Les soirs de cette semaine me sont presque tous pris par un travail monstre, je regrette, mais je suis habitué à bosser de nuit, et à profiter de la journée par la même occasion. Vous n'avez aucun moyen de vous libérer avant le soir ?"

Narimène tourna la tête vers la jeune mannequin attendant sa réponse.
"Sinon, je suis persuadé que Brad et Jim sauront jouer vos cavaliers servants mais un rendez-vous tous ensemble me paraît plus intéressant, n'est-ce pas messieurs ?
Les deux approuvèrent, le regard embrumé par l'alcool ou la drogue. La compagne de Matthew, par contre, semblait désireuse d'obtenir la réponse de la Caïnite.
"Le parc est magnifique dans la journée, commenta Narimène. Je suis sûre que vous arriverez à trouver un créneau dans votre semaine, nous ne mordons que le soir, jamais quand il fait jour."

Elle écouta ce qu'avait à lui dire Matthew, au fond ses commentaires l'avait amusé un peu. Partager plus que ses défilés; il aurait préféré qu'elle lui plante ses crocs dans sa chaire, aurait il aimé un tel sensation. De tous c'était lui qui l'avait intéressé le plus. Surtout un homme qui travaille de nuit, cela l'intriguait beaucoup. Voulait il remplacé Antoine? Elle était sur que cela l'amuserai beaucoup d'apprendre qu'on voulait lui donné un coup de pouce dans le milieu de la mode. Elle était sur que son serviteur apprécierait d'apprendre qu'il n'avait peut être pas noué assez de contact dans le milieu de la mode. Quoi que l'idée de les revoir n'étaient pas déplaisante quand la mesure ou cela devenait plus constructif. Il restait à régler le petit problème diurne!

"Et bien non, rien de très passionnant demain, beaucoup d'administratif et il faut que je vois mon agent pour remplir mon agenda."

Ce qui n'était pas totalement faux, il fallait qu'elle s'organise! Une nouvelle existence commençait ici pour elle. Elle était bien loin de Paris et elle savait que cela ne serait pas forcément évident de nouer de nouveaux contacts.

"Nous pouvons nous retrouver en début de soirée, si cela vous dis! Un numéro de téléphone
ou je peux contacter l'un d'entre vous des que je suis libre!"

Elle verrait avec Antoine pour organiser une séance de shooting avec l'un des photographes qui était sous leurs coupes. Elle ferait ainsi plaisir à cette petite bande, tout en pouvant peut être en tirer profit.
Elle ouvrit son sac sortit son portable, prête à entrer le numéro qu'on allait lui donner. Elle espérait surtout récupérer celui de Matthew.

Mais dans l'environnement habituel d'Eleonor, tout était anodin. Les jeunes se trémoussant, l'alcool à profusion, les billets sur les tables, rien ne manquait, tout y était...

Revenant à sa situation, elle constata que Narimène souriait, probablement pensant à quelque chose de fortement déplaisant au sujet de la Ventru. Brad fit oculer le sachet sur la table, se faisant un rail, avant de le sniffer, tandis que Jim termina son verre.
Ce fut au même moment que Matthew raccrocha, revenant par la même occasion sur terre, et se concentrant plus activement à ce qu'il se passait ici. Il observa d'un oeil amusé Brad, puis la jeunefemme qui avait décliné son offre. La déception s'était lue juste avant dans l'oeil du drogué, mais au final il avait laissé Eleonor à son choix.

"Ce n'est pas une question de Kate Moss ma chère, commença Matthew, mais plutôt de style. Je pense que mes amis ici présents auraient apprécié que vous partagiez quelque chose de plus intéressant que vos... défilés, mais je ne peux pas non plus me prononcer plus que ça."
Narimène plissa les yeux tout en conservant son osurire, tandis que les deux autres acquiescèrent.
"J'aimerais que nous nous revoyons prochainement, je suis persuadé que vos pérégrinations à travers le monde peuvent être bien intéressantes à écouter, et je m'excuse de m'être montré distant et peu à l'écoulte, des problèmes de travail... Que diriez vous de demain dans l'après-midi ? Ou après-demain en fin de matinée ? A moins que vous ne fassiez un dégfilé ou des photos... Indiquez moi dans ce cas où nous pourrions venir vous voir, j'ai de très bons contacts dans ce milieu aussi... De quoi vous aider, je n'en doute absolument pas."

Elle aurait préféré une autre réponse de la part des jeunes gens! Sa réponse était trop évasive, Elle aurait aimé qu'il lui donne des véritables pistes. Antoine pouvait lui dénicher ce genre d'information et de lieu. La preuve elle était là dans ce club parce que ce dernier lui avait conseillé. Elle n'était pas au bout de ses surprises puisqu'elle tombait dans le stéréotype mannequin est forcément droguée. Pourtant ce n'était pas son cas, elle avait vu trop de ses jeunes collègues ruiner leur carrière. Elle fusilla Narimène du regard. La mortel commençait vraiment à lui taper sur le système nerveux.

"Non, merci! Nous ne sommes pas toutes des Kate Moss! C'est pas vraiment le moment pour moi d'aller en cure de désintoxe. Je laisse ma part ma belle!"

Elle lui sourit franchement comme on le fait à une bonne copine. Le monde du mannequina lui avait appris au moins à être une faux-cul de première ordre. Après tous les filles dans ce milieu là se détester, se jalouser et pourtant tout devant c'était la valse des compliments.
Brad venait de perdre le peu d'intérêt qu'il avait à ses yeux. Elle avait pensé qu'avant de partir lui faire l'immense faveur de planter ses crocs dans sa chair maintenant il n'en était plus question.
Elle se demandait bien ce qui pouvait autant retenir au téléphone Matthew. Elle lui poserait sans nul doute la question de façon détourner si celui-là décidait de refaire surface. Elle scruta la salle dur regard avec l'espoir que quelques choses même d'anodin attire son attention.

"Tout dépend bien entendu ce qui vous plaît..." lui répondit Brad avec un grand sourire. "Il y a de tout à Aurillia, quoique vous cherchez en connaissant la bonne adresse, vous le trouverez.

Ce qui me fait penser..."

Posant son verre sur la table, il porta la main à sa veste, et en sortit un sachet qu'il posa à côté. Il était fort peu probable qu'il s'agisse de farine, et la quantité présente à l'intérieur était tout de même assez conséquente.
"Ca te dit ?" lui demanda-t-il, inclinant légèrement la tête pour se donner un côté un peu plus séducteur.

Pour Eleonor, habituée aux jeux de cour, il était clair qu'il n'était pas le seul intéressé par cette réponse. Narimène releva la tête de l'épaule de Matthew, tandis que Jim porta son verre avec un léger sourire aux coins des lèvres. Etait-ce vraiment de la cocaïne, ou quelque chose de plus... puissant ?
"Tu dois être habituée à ce genre de choses..." termina Narimène, comme pour relancer le duel et provoquer la Ventru, tandis que son compagnon paraissait toujours aussi soucieux des nouvelles téléphoniques qu'il apprenait.

Eleonor était très satisfaite de son coup par rapport à la jeune fille. Elle n'aimait pas perdre la face face à des mortels et encore moins devant une jeune péronnelle. Après tout elle était consciente qu'elle marchait sur ses plates bandes. La ventru devenait le centre d'attention des garçon enfin presque. La réponse qu'elle avait donné à Matthew n'avait pas été compliqué à trouver. De plus étant suisse elle même avait souvent entendu son père parler de ses étrangers venir uniquement pour la fiscalité.
La belle reporta son attention vers Brad qui semblait intéresser. Elle n'était pas dupe que c'était sans nul doute un moyen pour attirer son attention et arriver à ses fins. Elle aimait bien être le centre d'intérêt cela ne la gênait absolument pas.
"Pour Vogue, la parution devrait être bientot. Je pense dans le prochain numéro, c'est pour la promotion de jeunes créateurs dans le prête à porter."
La sonnerie d'un téléphone retentit. Visiblement à la tête de Matthew quelques choses venait de le contrarier. Elle n'était pas assez intime pour ce permettre de lui demander ce qui n'allait pas. Elle espérait que sa copine le fasse.
"Sinon y a t il d'autre endroit que je dois absolument visiter? avez-vous des adresses à me conseiller pour faire la fête?"
Si Antoine avait été excellent ce soir, elle devait aussi un peu se décarcasser pour repérer des lieux. Elle était sur et certaine qu'il devait avoir au moins un prédateur dans ce lieu mais elle ne savait vraiment pas comment le débusquer.

"La fiscalité, évidemment..." Matthew approuva la réponse de la jeune femme, avant de reprendre la position initiale qu'il avait, plus détendu, et vraisemblablement moins intéressé par cette pseudo querelle qui occupait les deux demoiselles à table.

Narimène, quant à elle, semblait avoir été mouché, Eleonor avait réussi sa riposte, et ce n'est que d'une moue pour se rendre désirable qu'elle arrivera à répondre à la Ventru. Ne trouvant pas les mots, elle se contentera de remercier Jim qui venait de revenir avec son verre, puis de coller sa tête sur celle de Matthew, pour montrer qui appartenait à qui. Jim, lui, tentait de se remettre un peu dans la discussion pour comprendre ce qu'il s'était dit, mais son degré d'alcoolémie toujours croissant ne devait guère aider.

"Et quand donc tous ces magazines, photos et reportages vont-ils nous arriver ?" demanda poliment Brad, intéressé probablement plus par ce qu'il y verrait que par la nature même du produit vendu.

Le téléphone sonna, et Matthew décrocha en s'annonçant par son prénom. Fronçant les sourcils, les quelques nouvelles qu'il apprenait ne semblaient guère lui plaire, mais les trois autres comparses étaient toujours plus ou moins suspendus aux lèvres de la Caïnite ici présente.

Mais pour qui ce prenait Narimène. Si elle voulait rentrer en guèguère avec la cainite elle allait la voir. Certes elle faisait moins de couverture mais elle n'en restait pas moins une mannequin demander et puis avoir dans ses calices un photographe l'aider aussi énormément. La belle mettait cela sur le compte de la jalousie, cependant elle ne pouvait pas en restait elle. Son instinct de dominant reprenait le dessus. Elle esquissa un radieux et magnifique sourire fort charmeur.

"Effectivement je travaille bien dans le mannequina. Tu sais il n'y a pas que les magasines français. J'ai beaucoup travaillé à l'étranger."

Il est vrai qu'avant son étreinte elle était beaucoup demander, elle était devenue plus selecte. Puis d'un petit air malicieux elle enchaina.

"Il y a un Paris by night qui va bientot sortir dans Vogue. Tu sais le maquillage et les coiffures font qu'on change tellement de peau qu'il est difficile de nous reconnaitre des fois. On est tellement sublimé."

C'était l'une des dernières séances photo qu'elle avait fait, avant d'être obliger de s'exiler. Antoine n'avait guère eu du mal à la placer et surtout que qu'elle correspondait à sa nature.

"Je suis aussi l'égérie d'un nouveau parfum qui n'est pas encore commercialisé."

Elle pensais avoir suffisamment mouché cette petite morveuse, tout en délicatesse mais tellement efficace. C'était le dernier contrat que son agence lui avait déniché. Elle était le model parfait pour un parfum s'appelant obscure. La vie faisait des fois bien les choses. La marque avait littéralement craqué sur elle. Antoine avait négocié pour elle, des séances photo uniquement en studio et de nuit. Ce que la marque avait accepté sans trop de mal, ce qui allait assez bien avec leur objectif de campagne.

Eléonor reporta son attention vers Matthew qui visiblement avait remis sa copine en place discrètement. Elle avait déjà prévu une réponse toute faite.

"Pour la fiscalité, qu'on s'installe en suisse."

Elle éclate d'un petit rire cristallin.

Eleonor semblait avoir mal compris, car c'était Jim qui s'était levé pour aller chercher de l'alcool. Matthew, lui, continuait de fixer la nouvelle venue, intriguée par ses multiples questions, et intéressée par cette nouvelle venue.

A la nouvelle de son travail, le groupe sembla intéressé, essentiellement Brad, toujours présent, et Narimène, dont la jalousie se lut quelques secondes dans les yeux.
"Tu es mannequin je présume, ça peut pas en être autrement !" énonça l'Américain restant.
"Etrange... je ne t'ai jamais vu dans un magasine, tu dois être assez récente non ?" demanda Narimène, insistant sur son air condescendant, avant d'être stoppée par Matthew quand Eleonor posa la question sur leur couple.

"La Suisse est un très beau pays, Aurillia une ville magnifique, mais je n'ai pas entendu parler qu'ils comptaient monter des déilés ici. Vous êtes en vacances ? Ou nous cache-t-on quelque chose ?" demanda-t-il à son tour.

Ses nouveaux amis avaient la descente très facile, ils avaient le sens de la fête et tous les prétextes étaient à n'en pas douter fait pour boire.
Les jeunes gens eurent l'air satisfait d'apprendre qu'elle venait de Paris. Narimène n'avait pas l'air aussi bécasse qu'elle l'avait pensé au premier abord. Des étudiants fortunés , à quoi d'autre elle devait s'attendre. C'était tellement évident, il faut dire qu'il y avait un moment qu'elle n'avait pas fréquenté une jeunesse "normal". Même du temps de son humanité, elle avait eut une vie déjà décalée.
"ça ce voit temps que cela.... Et bien effectivement je ne suis pas étudiante, je travaille dans la mode."
Elle n'avait pas lâché le mot mannequin délibérément. Elle préférait voir qu'elle supposition il en tirait ou pas. Elle ne pouvait nier qu'elle était bien loin de ressembler aux filles de son age.
"Je comprends pourquoi Matthew vous a amenez ici, l'endroit est vraiment fantastique. Je serais ravie de connaitre le propriétaire. Alors est-ce que la Suisse vous plait?"
Dit elle de façon toute innocente mais clairement intéressée dans son fort intérieur. Il était possible au moins que les étudiants connaissent son nom. Après tout si cet endroit n'était pas sous la coupe de l'un des siens alors pourquoi pas se l'accaparer. Il fallait bien qu'elle pense à l'avenir. Un tel lieu était tout à fait bon à avoir sous son influence.
Elle se doutait que Narimène devait se sentir clairement en concurrence avec elle. Elle ne jouait pas vraiment dans la même cour d'école. Apparemment la jeune mortelle avait quand même une influence sur son petit ami, qui céda à sa demande. Quand ce dernier fut parti elle entama le dialogue.
"Toi et Matthew, il y a longtemps que vous êtes ensemble?"
Questionner la copine pour avoir des informations le jeune en blanc semblait pour l'instant une bonne stratégie.

"De Paris ? Une Française ! Ca s'arrose !" énonça Brad, un nouveau rire de Narimène à la suite, avant de finir son verre d'une gorgée. Eleonor observa Matthew tourner son regard vers elle quand elle posa les questions et énonça sa provenance, puis Jim prit la parole :
"En dernière année, à l'Université ouais... On vient de Harvard, Aurillia présente des aspects hyper intéressants sur les énergies renouvelables, et c'est la pointe de la technologie. Enfin Brad et moi, Matthew lui est d'ici. C'est lui qui nous a fait connaître l'Aquarium, on vient assez souvent ouais."

Passant la main dans ses cheveux, Narimène sembla comme vouloir attirer de nouveau l'attention à elle, quand elle demanda à Jim s'il pouvait aller lui chercher un verre. Ce dernier grommela, puis écoutant sa demande d'un martini, se dirigea vers le bar, probablement pour en profiter pour prendre une autre boisson pour lui.

"Votre provenance ne nous dit pas ce que vous êtes venue faire ici, mademoiselle." répondit alors Matthew, avançant son visage au dessus de la table, et le posant sur son poing droit, le coude sur la table.
"Je ne pense pas qu'elle soit étudiante..." dit Narimène sur un petit air condescendant.

Pour l'instant elle trouvait son choix judicieux. Ils étaient riches, ils étaient fashion c'était parfait pour la contenter. Elle porta son attention plus particulièrement à Matthew qui se distinguait par son attitude plus distance. Elle observa qu'elle genre de fille était Narimène. Sa première impression, elle lui paraissait être une de ses jeunes filles écervelées qui traine dans les milieux huppés dont le principe de base est soit belle et tait toi. Il y avait quelques choses dans l'attitude de Narimène qui la gênait. Sans doute le fait d'être en concurrence directe avec une autre fille.
Elle ne négligea pas cependant les deux américains, après tout leur taux d'alcoolémie les rendaient désirable à ses yeux mais pas pour la raison qu'ils auraient espéré.
"J'arrive de Paris, et vous d'où être vous? Vous êtes étudiant ici?"
Elle était curieuse d'en savoir un peu plus sur ce petit groupe.
"Vous venez souvent ici?"
Des questions en apparence tout à fait innocentes, mais qui permettait déjà à la jeune Ventrue de se faire une première impression.

Assise parmi les quatre personnes, elle put aisément remarquer les détails physiques de chacun d'entre eux.
Les deux jeunes qui l'avaient accompagnée jusqu'à la table se présentèrent comme étant Brad et Jim, et à leur accent, malgré leur degré avancé d'alcoolémie, il n'y avait finalement pas de doute sur leur nationalité américaine. Les deux devaient avoir dans les vingt ans, habillés essentiellement de vêtements sombres à la dernière mode de leur pays, se donnant un style de jeunes riches décadents, peut-être enfants de stars ou du moins de millionnaires. L'autre jeune homme était par contre vêtu intégralement de blanc, ce qui lui donnait un air très classe. Il se présenta comme étant Matthew, mais ne prêta que guère attention à la nouvelle prise de ses deux camarades, jetant plutôt des coups d'oeil sur la salle, l'ambiance qui s'en émanait et les danseuses qui évoluaient en son centre. Il paraissait suffisamment sobre pour se tenir plus convenablement que ses comparses, et avait un bras passé sur les épaules de la jeune demoiselle en robe de soirée à ses côté, qu'il présenta lui-même comme étant Narimène. A l'évocation de son nom, elle émit un petit rire, se contentant d'approuver toutes les absurdités que Brad ou Jim semblaient sortir. Il sentait tous l'argent à plein nez, à n'en point douter, mais l'intelligence, ce n'était pas sûr...
"Et d'où venez-vous donc, mademoiselle ?" demanda Brad, insistant légèrement sur le décolleté de la nouvelle venue, tandis que Jim murmurait quelque chose à l'oreille de Narimène qui la fit une nouvelle fois pouffer.

Elle en eut le souffle coupé quand elle découvrit cette partie de la boite. C'est vraiment majestueux, être immergé comme cela dans le lac. Elle était impressionné car jusqu'à présent ce club n'avait guère suscité son intérêt. Là elle devait admettre qu'elle n'avait jamais vu cela, elle en avait fréquenté des club à travers le monde, celui-là venait de l'éblouir. Elle en était toute émoustillée.
Si le cadre lui offrait un spectacle mémorable, elle n'avançait pas beaucoup dans sa tache. Elle se sentait gourde et elle détestait cela. Elle se demandait comment faisait les autres pour se trouver.
Cette morosité disparut rapidement puisqu'elle venait de faire une touche. Sa beauté fatale en était pour beaucoup. Ces deux garçons attirèrent son attention, c'est un bon moyen de briser la glace et de collecter des informations au moins sur la ville.
Elle leur sourit et elle accepta leur invitation à leur table, rejoignant ainsi le couple.
Elle s'installa et décida d'entamer une rapidement la conversation.
"Bonsoir, je suis Eléonor, a qui ai-je l'honneur?"
Bon au moins c'était un début, elle espérait surtout en apprendre plus et collecter suffisamment d'information pour avoir enfin un début de piste.

La jeunesse la plus désirable de la boîte était fort nombreuse, car ce club était tellement select qu'en fait il n'y avait pas tellement de personnes ne faisant pas parti de l'élite. Eleonor aura beau jeter un coup d'oeil dans toute la boîte, les personnes étaient assez similaires, et même si elle avait pu rapidement rayer quelques groupes, non au niveau, les candidats restant continuaient de se bousculer au portillon.

Antoine parti, en train de visiter de son côté le bar, et la laissant seule, elle devint cela dit beaucoup plus attirante. De personne protégée, elle devenait proie potentielle, et même si elle aimait particulièrement ça, les jeunes hommes qui la regardaient semblaient totalement ignorer cet aspect là de sa personnalité. Alors qu'elle venait de pénétrer dans une salle construite quasiment totalement dans le lac, dont le sol, le plafond et trois murs sur quatre donnaient sur l'obscurité aquatique de l'extérieur, deux jeunes hommes vinrent à son encontre. Tous deux semblaient légèrement éméchés, suffisamment pour venir lui parler, pas assez pour ne pas la remarquer, et, le petit sourire aux lèvres, ils lui proposèrent de venir à leur table, curieux de savoir ce qu'une demoiselle aussi belle qu'elle faisait en ces lieux, peu habitués à en rencontrer comme elle. En jetant un coup d'oeil à la table, elle remarqua un couple d'un âge similaire, probablement étudiant, mais dont les tenus à la pointe de la mode, ou les billets coulant à profusion des poches ne laissaient aucun doute sur leur potentiel.

Elle paya en liquide le barman, sans rien dire. Elle offrit la seconde coupe à Antoine.
Elle lui fit signe de rester tranquille.
Elle prit la sienne et décida d'aller explorer les lieux. Il fallait qu'elle se démarque. Elle devait être audacieuse. Elle n'avait jamais été confrontée à ce genre de situation par le passé.
Elle se dit que peut être même le patron de ce club pouvait être sous la coupe de l'un des siens, mais comment le savoir? Puis parmi toutes ses victimes potenciels il n'y en avait bien une qui serait déjà en contact avec ses pairs.
Au pire des cas elle aurait de quoi ce substenter ce soir, ce n'était pas les proies qui manquaient.
Elle décida de se mettre en quete d'un groupe de jeunes gens, les plus en vue de la soirée. Après tout si l'un de ses confréres se mélaient à la foule, il ne prendrait pas les mortelles les plus médiocres.
Elle chercha donc la jeunesse la plus désirable de la boite. Celle qui était jalousée par les autres, aussi bien par son luxe que par sa débauche.

Le barman ne se fit pas prier, et le champagne fut servi aussi rapidement qu'efficacement. Les deux coupes avancées sur le comptoir, le prix prohibitif annoncé, Eleonor avait tout de même légèrement eu le temps de regarder autour d'elle.
Elle avait pu remarquer les jeunes étudiants riches à la recherche de la boîte du moment, les nouveaux bourgeois qui ne connaissaient à la mode que ce qu'ils avaient pu lire dans des revues classiques et d'autres qui n'avaient malheureusement pas eu cette chance, et avaient espéré que leurs multiples erreurs de goûts ne se repèreraient pas. L'argent semblait une manne ici, et les billets coulaient à flots, autant au comptoir que vers les tables, où ils circulaient aux yeux de tous, comme simple monnaie d'échange pour tout et n'importe quoi. Seulement, le n'importe quoi, la Ventru n'avait pas encore eu le temps de l'apercevoir...

Malheureusement, toutes ces victimes potentiels, tous ces prédateurs sexuels, toute cette population humaine désireuse de perdre ce qui lui restait d'humanité ne lui permit pas au premier abord de repérer un de ses semblables... Etaient-ils présents déjà ? Probablement, cette boîte était encore mieux organisée qu'un supermarché pour ses confrères... Encore fallait-il se montrer plus intelligente, pour les repérer.

Elle ne fit presque aucuns commentaires pendant son attente. Les regards qui lui avaient été lancés ne lui avait pas échappé. Cela la ravi, elle se savait désirable et elle aimait être au centre de toutes les attentions. A n'en pas douter elle était parfaitement à sa place. Son serviteur avait fait un excellent choix. Il n'avait commis ce soir aucune fausse note. C'était parfait. Elle était très curieuse de découvrir ce lieu qui lui paraissait prometteur.
Elle ne fut pas mécontente de rentrer enfin dans le club privé.
Ce lieu était à son gout, elle en avait connu des plus classieux à New-York mais pour une petite bourgade elle se disait qu'il avait assuré. Elle ne dénota pas de fausse note. A n'en point douter toute la jeunesse bourgeoise, ou tous les parvenus devaient essayer de survivre dans ce lieu. Elle était comme un poisson de l'eau. C'était son élément. Antoine ne pouvait plus rien faire pour elle ce soir. Il s'était démené pour elle. Il méritait quelques instants de répits. C'était à elle de tirer maintenant son épingle du jeu. En tant que Ventru, il lui fallait renouer rapidement avec les liens sociaux.
Deux solutions s'imposait à elle, la première trouver si possible l'un de ses pairs la seconde trouver une victime qui lui ferait gravir les échelons.
l'avantage de travailler dans la mode en tant que Mannequin elle avait appris à reconnaitre les marques et à les distinguer. Elle savait qu'en général les gens faussement riche faisait du recycler et ils ne pouvaient pas suivre réellement la mode en temps réel. Elle explora donc les lieux à la recherche du jeune homme ou de la femme qui se démarquerait soit par sa façon d'agir soit par sa façon d'être. Elle observait aussi les tables, celle ou il y avait du champagne. Toute le monde ne pouvait pas s'offrir une telle boisson d'une bonne marque dans un tels endroit.
Pour que cela passe inaperçu, elle se dirigea tranquillement avec sa démarche sensuelle vers le bar. Pris son temps et elle s'accouda sur le bar. Là elle fit signe au barman d'un geste de la main.
Quand celui-ci la remarquera, elle lui demandera.

"Deux coupes de champagne!"

En attendant sa commande elle continua d'observer tranquillement Tout ce petit monde.
Y avait il l'un de ses confrères lui aussi entrain de chasser?

Le style vestimentaire de la jeune femme ne jurait clairement pas avec la population des lieux, mais personne ne semblait porter ce genre de robe aussi bien qu'elle.
Son arrivée, fort remarquée, fut suivie d'un grand nombre de regards se tournant vers elle. Le lieu où tout le monde patientait semblait étrangement neutre, aucune véritable fioriture, mais les jeunes gens qui faisaient la queue étaient tous tirés à quatre épingles. Cela ne les empêchait peut-être pas du tout de faire partie d'une population décadente, mais à n'en point douter chacun devait avoir eu de l'agent débordant du berceau...

De là où Eleonor était, elle apercevait la passerelle qui s'avançait jusqu'aux pieds de l'étrange statue, si celle-ci pouvait avoir des pieds. De quel animal marin s'agissait-il, la Toréador ne pouvait le dire, mais l'oeuvre était d'une beauté à faire pâlir les plus grands sculpteurs. Le temps sembla défiler assez rapidement malgré l'attente, et le couple improbable parvint finalement devant le videur. Ils étaient alors au dessus d'un cours d'eau surgissant du néant pour y retourner, probablement un système de décoration particulièrement bien réalisé.

Sans surprise, le videur les laissa entrer... Les regards éloquents qui avaient eu lieu jusque là envers elle avaient parlé à la place d'Eleonor. Si elle n'était pas entrée, qui aurait été accepté ?


En tous cas, quelques instants plus tard, et un bon nombre de marches plus bas, c'est dans un environnement totalement différent qu'ils entrèrent. Dans un dédale de pièces aux couleurs innombrables, donnant toutes par l'intermédiaire d'immenses baies vitrées sur les profondeurs du lac, des gens semblaient sombrer dans une décadence sans nom, poussés par des rythmes endiablés, par des odeurs enivrantes, ou par la chaleur suffocante. La piste de danse, entourée de fontaines enflammées, le bar, tout en verre et recouvert de glace, un tel endroit était presque impensable... Comment pouvait-on de l'extérieur imaginer un tel lieu ?

La jeune femme sortie du taxi avec beaucoup de grâce. Elle fit une petite moue quand elle aperçut le monde qui faisait la queue devant la boite nuit. Elle n'avait pas le choix de faire comme tout le monde. Ce n'était pour lui plaire, elle n'aimait pas être considérée comme n'importe qui. Elle aimait pouvoir se distingué de la masse. Quoi qu'il en soit elle était vraiment magnifique ce soir. Elle ne pouvait vraiment pas passer inaperçu, tant les mortels paraissaient si fade à coté d'elle. Elle savait qu'elle n'avait pas le choix pour l'instant le temps de se faire repérer. Elle reprendrait rapidement ses marques et retrouverait ses privilèges.
Elle décida de regarder les autres personnes qui attendaient. Cela lui donnait déjà quelques informations sur le milieu qu'elle allait découvrir. Elle les étudia discrètement.
Tout en jetant un coup d'œil complice à Antoine.


(hj: désolé pour le temps de réponse j'ai eu un petit problème d'ordi)