Premières impressions...

Premier aperçu, le lieu qu'elle s'était trouvé correspondait parfaitement à ses attentes. Il était donc grand temps de se plonger dans le plan de la ville.

Il apparaitra rapidement à la Gangrelle que l'Université couvrait l'intégralité de l'autre rive du lac, au delà du barrage qui se trouvait en aval de la cité. Toute la cité d'Aurillia lui était donc accessible, du moins partout où il se trouvaient des habitations et autres activités de loisirs.
Au sein de la Terrasse du Lac, centre récent de la cité à proximité direct du lac, elle remarqua un centre commercial à la taille fort importante qui correspondait parfaitement à ses attentes. Vu que le Soleil ne comptait pas se poindre avant un bon moment, elle aurait tout le temps de voler jusqu'à lui, et de s'intéresser à ce qu'on pourrait y trouver. Car si les boutiques devaient vu l'heure être pour la plupart fermées, à n'en point douter les bars, restaurants et autres cinémas ouvraient probablement encore leurs portes.

<< Suite où tu veux, au Centre Commercial Justus Dahinden si tu y vas, ou partout ailleurs >>

Une immense silhouette ailée... Mina repensa aux histoires de gargouilles tremere, mais aussi aux légendes de dragon qu'on lui avait compté dans son enfance. Elle secoua légèrement la tête, souriant, c'était ridicule... Elle n'était même pas sûre d'avoir bien vue et la distance aurait pu lui faire croire la silhouette plus grande qu'elle ne l'était en vérité.

Mina vérifia sur sa montre le temps qu'il lui restait avant le lever du soleil. Se rappelant la durée que le trajet en bus lui avait pris pour venir, elle calcula si elle avait le temps de faire un tour en ville comme elle pensait faire.

S'il n'est pas trop tard, elle se remettra en branle. Elle jettera un regard vers le marécage, puis vers l'arbre, qu'elle soupçonnait être l'arbre mort des chats, sans pouvoir le confirmer pour ce soir. Elle irait visiter ces deux coins plus tard, lorsque les chats ne seront plus en réunion, mieux valait se tenir à carreaux pour cette première nuit.

De sa butte, elle tâchera de repérer un coin assez isolé et dissimulé, prenant le temps de bien le choisir, elle en prendra en suite la direction. Elle repèrera l’endroit, faisant bien attention à ne pas être suivit, ni observé par qui ou quoi que ce soit. Elle vérifiera que l'endroit est visiblement désert, qu'il s'agissait bien d'un lieu adéquat et jaugera si elle pourrait y retourner pour y reposer durant la journée en toute sécurité.

Une fois son repère choisit et exploré, elle s'y posera quelques instants et sortira son plan de la ville. On lui avait interdit le quartier de l'université, pour être sûr de ne pas faire d'impaire, elle tâchera de le repérer sur la carte. Une fois cette information enregistré, elle cherchera un autre quarter intéressant à visiter, comme un quartier commercial s'il en existait un... Son choix déterminé, elle vérifiera une énième fois les abords du repère, s'assurant de sa complète solitude. Puis rassurée, elle fera appel au sang qui est le sien, le fier sang gangrel pour se transformer elle et ses effets personnels sous la forme d'une chouette effraie.

La chouette au pelage blanc et roux, prendra alors son envole vers les lumières de la ville, dans la direction qu'elle c'était choisit.



<< Utilisation d'un point de sang pour activer Protéisme à 4, la forme de la bête. >>

Son retour dans le bois se fit tout aussi calmement. Les chats étaient-ils tous aussi bien réunis, pour ne pas se montrer et la laisser en paix ?
Il lui restait cela dit deux endroits à visiter. La zone dite marécageuse, où elle avait commencé à mettre les pieds avant son arrivée au Hall des Muses, et le haut du bois, où elle avait localisé cet étrange arbre qui semblait dépasser les autres de part sa taille. Etait-ce le fameux arbre sans vie dont on venait de lui parler ?
Elle n'en avait aucune idée...

En tous cas, le bois lui paraissait sécurisé, si elle pouvait contenir en elle cette méfiance sur son environnement. Personne d'autre qu'une Gangrelle et plusieurs dizaines de chats ne semblaient résider en ces lieux, surtout par cette température. Peut-être aurait-elle des surprises une autre nuit, mais pas celle-ci.
Elle put donc distinctement arrêter au bout d'un temps sa visite en haut d'une petite butte. De là, elle apercevait à travers les arbres les hauteurs de la ville et cette dernière se dessiner en contrebas. Le lac était splendide d'ici, la lune imposant son immense reflet en son centre. En face, de l'autre côté, la montagne s'imposait par sa taille... Et au sommet de celle-ci, Mina sembla distinguer une immense silhouette ailée. Elle cligna des yeux, fixant plus assidument, mais ne retrouva pas dans l'obscurité ce qu'elle venait de voir. Avait-elle rêvé ? A n'en point douter, cette ballade dans les bois ne l'avait pas autant rassuré que ça...

Pour toutes réponses, le chat pue entendre avant de partir :

" Très bien, je tiendrais compte de vos conseils... Je te remercie de m'avoir répondu et de m'avoir avertie. J'espère... " La jeune femme secoua légèrement la tête avant de reprendre : " Je tâcherais de gagner votre confiance à tous et de me faire accepter. Comme je l'ai dit à Shalima, si vous avez besoin de mon aide, je serais là. " Elle avait parlé avec un certain respect et une forte pointe de fierté.

Sur ce elle n'en dit pas plus et se contenta un instant de regarder le félin s'éloigner. Elle voulait se faire accepter, alors pour ce soir elle suivrait les consignes. Si bien qu'une fois le chat parti, Mina se retient d'aller explorer le Hall des muses, tout comme elle se retient d'aller visiter le marais comme elle en avait eu l'intention au départ. Si une de leur réunion de chat avait lieu, elle n'irait pas les déranger, pas encore. Et elle aurait tout le temps demain soir pour aller visiter cette dernière partie de son territoire.

Après un dernier regard appuyé vers la demeure, cherchant une nouvelle fois tous indices qui lui laisserait deviner ce qu'il y avait dedans, elle repartie faire le grand tour du bois aux chats. Elle vérifierait une dernière fois son territoire et verrait si elle avait bien tout exploré, excepté le marais, si elle avait bien déjà une bonne vision des environs. Elle cherchera au passage un coin assez éloigné et visiblement déserté, où elle pourrait retourner pour reposer durant la journée. Elle repèrera l’endroit, faisant bien attention à ne pas être suivit et observé par qui ou quoi que ce soit.

Plus tard, si la nuit lui en laisse encore le temps, elle ira se promener en ville, vérifier si l'ambiance que l'on ressentait ici se propageait à toute la cité.

"Le gardien protège cette zone des intrus...
On dit que c'est un immense chien, j'avoue ne point avoir envie de me risquer à le voir quand il est conscient, et si vous comptez revenir à ce moment-là, assurez-vous que les hôtes des lieux acceptent votre venue.

Mais je remarque que ce sujet vous intéresse beaucoup. Seulement comme on a déjà dû vous l'expliquer, nous ne sommes pas si bavards que ça. La preuve, vous ne remarquez qu'aujourd'hui que nous parlons, alors que nous savons depuis si longtemps que vous même pouvez le faire...

Je ne vous révèlerai en rien notre fonctionnement, pas plus que ce qui se trouve dans le Hall des Muses. Nous respectons ceux qui s'y trouvent, de même qu'ils nous respectent.
Il vous faudra bien plus que de la courtoisie pour être accepté par nous, même si vous êtes vous aussi un animal au fond de vous. Shalima ne vous a pas accepté, à aucun moment, et nous en sommes tous conscients. Vous êtes désormais une sorte de... sujet d'étude, soyez en sûre. Et il y a bien plus de chats de l'avis de Ron que du mien, vous concernant.

Je suis content de vous avoir rencontré, mais notre réunion va débuter, je vais donc devoir vous laisser.

Je ne puis vous donner du coup que trois conseils supplémentaires. Ne vous approchez pas de la lumière des marais. Jamais. Sauf si vous avez quelque chose à prouver, mais je vous pense pour le moment plus désireuse de trouver vos marques. N'entrez pas dans le Hall des Muses à moins d'y être invité, et encore tachez de savoir par qui. Et enfin, ne vous dirigez pas vers l'arbre sans vie quand les chats y tiennent un concile."

Il sembla comme saluer de la tête, avant de commencer à s'éloigner.
"Nous n'apprécions pas être dérangés." finit-il.

La jeune femme regarda un instant la même statut que le chat, avec de reporter son attention sur le félin et de lui demander :

" A quoi ressemble ce gardien du Hall des Muses ? Depuis combien de temps vos chefs l'affrontent-ils par honneur ? " Mina esquissa un sourire en coin, trop de question pourrait le faire s'en aller, si bien qu'elle hésita avant de se décider à en poser une dernière : " Que peut bien receler cette demeure qui semble étrange... ? "

Mina par son comportement et le ton de sa voix, se montrait respectueuse voir même admirative envers le groupe de chat. Se n'était clairement pas des chats ordinaires, ce gardien ne devait pas l'être non plus. Si bien que Mina se demandait ce dont ces chats seraient encore capable et ce que tout ça pouvait bien signifier.

"Le gardien du Hall des Muses. Shalima l'a vaincu, comme tout chef doit le faire au moins une fois. Mais il y a laissé des poils, et du sang.
Il faudra encore cinq lever de soleil au gardien avant de revenir à lui, nous pouvons donc tout à loisir vaquer autour du hall pendant ce temps, ou entrer à l'intérieur, nous les chats...

Mais cela reste surtout une question d'honneur... Le hall ne nous intéresse pas plus que ça, ni ce qu'il recèle. Shalima a fait son travail, comme les autres ont tenté de le faire avant lui. Parfois en échouant..."
Il tourna la tête vers l'une des statues de jeune femme semblant conter quelque chose à une foule absente. Si les chats savaient parler, pouvaient-ils pour autant ressentir des émotions ?

Mina dissimula sa surprise, mais son intérêt piqué à vif la poussa à poser une question avant que le chat ne semble vouloir partir :

" Qu'était ce molosse qui a été vaincu ? "

La gangrelle restait très prudente, bien qu’elle étudia la chat à ses pieds, elle n’en oubliait pas pour autant de scruter par moment la maison et les lieux, afin de s’assurer de sa sécurité.

"Ce n'est que de votre point de vue que nous avons des maîtres...
Mais si c'est ainsi que vous appelez les humains chez qui je demeure la plupart du temps, alors non ils ne logent pas ici. Personne ne loge au Hall des Muses.

Par contre, je me demande ce que vous vous faites en ces lieux. Bien heureusement le molosse a été vaincu, sinon vous ne seriez pas aussi tranquille ici."

Il tourna sa tête vers l'immense demeure, toujours aussi silencieuse, avant de contourner prudemment Mina.
"Un conseil, n'essayez pas de rentrer."

Les poiles de son cou et de ses bras s'hérissèrent à ces paroles qu'un chat ne devrait pas être à même de prononcer seul, à ça et à l'étrangeté de la maison. Pourtant elle se contenta d'un hochement de tête pour saluer le chat et tâcha de se calmer. Un truc clochait dans ce quartier, cette ville peut être, et cette chose agissait sur les chats.

Mina porta son attention sur le chat roux, le détaillant sans pour autant lui manquer de respect et répondit :

" J'explore les environs pour apprendre à les connaître... Est ce la demeure de tes maîtres ? "

En même temps qu'elle posa la question, elle jeta un rapide coup d'oeil à la bâtisse, avant de reporter son regard sur le félin. D'autres questions lui brûlaient la langue, mais elle pensait bien qu'il ne servirait à rien de les poser, les chats ne lui répondraient sûrement pas.

Siégeant comme un petit palais au centre d'une vaste clairière, avec pour seule entrée un chemin de terre rejoignant l'avenue en contrebas, le bâtiment était encore plus impressionnant de près que de loin. Ne seraient-ce que les statues de jeunes femmes jouant divers instruments de musiques au réalisme saisissant, la coupole gigantesque qui surplombait l'immensité des lieux, les grandes fenêtres tellement opaques qu'on n'y voyait nullement l'intérieur, ou les décorations des colonnades qui auraient fait passer les cloîtres portugais pour des maisons de poupées, tout était saisissant.
Seulement, aucune indication. Aucune boîte aux lettres proches, aucune enseigne, rien n'indiquant le rôle, ou la fonction de bâtiment... Si c'était un musée, où étaient les horaires d'ouverture et les tarifs ? Le visage grimaçant sur la double porte close ne donnait nullement envie d'entrer, pas plus qu'un phénomène que la Gangrelle remarqua très rapidement...
A proximité se tenaient quelques lampadaires autour desquels volaient divers insectes, et qui éclaircissaient quelques unes des fenêtres les plus proches. Et tels des miroirs, elles semblaient toutes renvoyer la lumière, ne la laissant nullement passer afin de laisser éclairer leur intérieur...

Quelque chose qui fricotait avec l'occulte, à n'en point douter. Quelque chose de dangereux, sans aucune hésitation.

Mina s'écarta donc un instant de ce bâtiment, redescendant les quelques marches menant à la porte, quand elle aperçut pour la nième fois deux petits yeux au pied d'une colonne la fixer. S'étirant devant son arrivée, un chat roux s'avança calmement vers elle en ronronnant. Il leva les yeux vers elle, faisant balancer son petit pendentif en or, comme pour se faire câliner, quand il sortit tout simplement : "Ah, c'est vous..." qui la fit autant tressaillir que s'il lui avait sauté au visage.

Elle n’aimait pas cette ambiance, elle l’avait déjà ressentie à son arrivée. Son instinct lui disait de partir, mais comme tout gangrel elle se devait d’écouter sa bête mais pas de lui céder. Si bien que Mina prit bien note de cette impression dérangeante, renforçant sa prudence, sans pour autant fuir devant cette simple impression.

Devant ses découvertes son vilain défaut la titilla et la poussa à aller voir de plus près cette demeure pour commencer, elle irait voir sur sa droite plus tard. Se n’était pas que sa curiosité, elle se devait de connaître parfaitement son territoire et ses abords proches.

Comme un chat curieux mais prudent, la gangrelle se tapie dans l'ombre autant que cela lui était possible et s'approcha assez pour observer et écouter sans se faire repérer. Elle commencera par une scrutation à distance raisonnable, yeux rougeoyant perçant la nuit et sens en alertes. Et si rien ne vient lui indiquer des signes de présences ou encore de danger, elle se rapprochera furtivement pour voir de plus près de quoi il retour.

Si c'était un musée il devrait y avoir une affiche peut être, quelque chose qui lui indiquerait ce qu'était ce lieu intriguant.

Les rues n'étaient clairement pas à côté, il lui fallait encore traverser plusieurs chemins pour rejoindre la civilisation... Les jeunes gens venus allumer le feu devaient cependant probablement venir de là, Mina ne voyait pas de quel autre endroit ils auraient pu venir.

Elle jeta un coup d'oeil aux braises, parfaitement éteintes, le feu devait dater de plusieurs jours. Aucune trace de nourriture ou de bouteilles sur le sol, ils avaient dû être assez propres. Les détritus sur le côté par contre, ce qui devait être du matériel audiovisuel, semblait un peu plus ancien. Peut-être un autre groupe, ou peut-être des trophées... Qui pouvait bien s'intéresser à ça ?
Elle songea un instant à de potentiels mendiants, logeant peut-être dans les bois, mais comme les chats l'avaient signalé, le froid n'aurait nullement permis de rester par ici, du moins en vie.

Sortant de ses pensées, elle s'engouffra dans la partie plus dense du bois, laissant là le foyer disparu et les déchets technologiques, pour se retrouver dans un univers qu'elle appréciait nettement plus. Si la température devait empêcher bien des animaux de sortir actuellement, à n'en point douter il devait y en avoir dans les mois plus chauds. Elle entraperçut des traces de terrier, et quelques empreintes sur le sol qui ne devaient pas être dû à des chats. Mais rien d'humain, ou de suffisamment étrange pour attirer l'attention. Pas de loups, pas d'ours, pas de curiosité incroyable pour le moment.

A mesure qu'elle s'avançait, elle remarqua que les chats n'étaient plus là. Ils avaient dû changer de chemin, d'endroits, ou se regrouper tous au même endroit. En tous cas, elle était tranquille, mais ressentait par la même occasion la pesanteur des lieux, l'ambiance de la ville pas si éloignée voiler même les bois. Son instinct de Gangrelle lui disait clairement de partir, de s'éloigner de cette région, il y avait des choses tout autour d'elle qui ne demandaient pas à être dérangées... Le seul problème, c'est qu'elle ne savait quoi.
En tous cas, elle se sentait bien la seule humaine en ces lieux. Aucun sentier de randonneur ne passait par là, et les habitations entourées de leurs immenses jardins se faisant plus grandes, elles étaient du coup moins nombreuses à proximité. Cela dit, dans sa traversée du bois, et de ces multiples arbres tordus, Mina remarqua trois choses assez étonnantes.
Plus loin sur sa droite, en hauteur, à la lisière de la zone interdite, un arbre se détachait clairement de ses congénères, autant par sa taille que par sa forme. Et elle était sûre d'avoir perçu quelque chose dans cette direction. Étaient-ce les chats ?
Un peu plus loin, toujours sur la droite, le sol devenait plus mou, plus vaseux en fait... Comme si la forêt laissait là sa place à une sorte de marécage. Et vue l'altitude des lieux, un tel évènement relevait du miracle...
Enfin, en poursuivant son chemin à travers les arbustes, elle arrivait au dessus du bout de l'Avenue de Goethe, et le bois se terminait face à un étrange bâtiment composé de divers éléments à colonnades et d'une coupole au centre. Peut-être un musée, ou la demeure d'un excentrique richissime... L'absence de barrière tout autour indiquait la première solution comme plus plausible... En tous cas un lieu nettement plus classe et intriguant que les autres, à n'en douter.

Mina fureta autour de ces quelques débris rappelant la présence humaine toute proche. Par acquitte conscience elle vérifiera que le feu était bien définitivement éteint, si près de son bois les restes même mourant d'un feu restait risqué.

Une fois son inspection terminée, elle tournera le dos à ces rues glauque et trop urbaine, pour s'enfoncer avec assurance mais lenteur dans les bois plus épais et sauvage. La partie qui l'attire le plus et qu'elle a hâte de découvrir, de parcourir et d'apprendre à connaître.

Elle n'embêtera pas les félins s'ils ne viennent pas la voir, elle se contentera d'explorer son territoire et tâchera d'en dénicher les moindres recoins. Elle essayera, sens en alerte, de se faire une idée de la population vivant en ses lieux, il ne devait pas y avoir que ces chats étranges capables de parler seul...

La nuit... L'ombre... Le silence... Voilà les seules choses que la Gangrelle détectait d'au-delà cette limite. La cime de la montagne était terriblement éloignée, et la nature qui les séparait toutes deux immense. Qui ou quoi que soit se trouvant là-bas, son territoire devait être gigantesque.

Mais pour Mina, le territoire était déjà ce qu'elle possédait. Accordé par le soit-disant Préfet, puis approuvé par les résidents félins, il lui appartenait désormais, et il fallait donc savoir ce qui se trouvait vraiment dedans.
Quelques pas dans la nature, et elle détecta une différence dans le bois entre une zone plus civilisée, et une autre plus déserte, plus sauvage, plus animale.
A proximité des immenses haies délimitant les résidences gigantesques de l'Avenue de Goethe, plusieurs jeux pour enfants, de la cage à écureuils au "tape-fesses", en passant par des tourniquets et autres chaises à ressorts. Les coins étaient soigneusement aménagés, et quelques chemins permettaient de revenir vers la partie habitée du coin.

Mais les tours, les gargouilles, les fenêtres glauques des habitations donnaient à l'ambiance un caractère toujours aussi malsain. Mina n'arrivait pas à imaginer les rires d'enfants, et la joie se dégager de ces lieux. Le mystère, voilà tout ce qui arrivait jusqu'à elle, et même avec ses sens aiguisés, c'était la seule chose qu'elle parvenait distinctement à saisir.

Un peu plus loin, le bois s'épaississait. Bien avant la forêt au dessus, zone actuellement interdite, plusieurs chemins commençaient à partir dans les buissons, s'éloignant de la zone utilisée par les habitants. Les chats semblaient tous être partis dans cette direction, et quand Mina s'approcha, plusieurs yeux félins la fixèrent avant de s'éloigner aussi rapidement dans les buissons. Elle remarqua dans un coin des débris de télévision, et les restes d'un feu. Il n'y avait apparemment pas que des enfants en bas âge dans la population jeune des lieux...

Mina laissa les chats faire, ne cherchant pas à les caresser pour le moment, elle avait bien comprit qu'elle venait seulement d'être acceptée sur le territoire et pas accueillit bras ouvert dans la famille. Jusqu'à la fin elle espérera que Shalima lui réponde et cachera sa déception et son vif intérêt. Qu'est ce qui pouvait ainsi maintenir à l'écart les chats du coin et les camaristes, qui méritait autant de mystère ?

Les yeux rougeoyant de la gangrelle se portèrent au-delà du bois, vers les profondeurs de cette forêt qui lui était déconseillé. Elle tentera de percer l'obscurité et ses mystères malgré la distance. Tendant l'oreille malgré le silence qui s'emblait l'entourer.

Après plusieurs minutes de cette scrutation, elle se remettra à bouger. Elle avait encore une bonne partie de la nuit devant elle et pour commencer elle avait bien l'intention d'explorer ce territoire qui lui était accordé. Elle en avait déjà parcourut un petit bout avant d'être arrêtée par les chats, elle reprendra son exploration. La gangrelle remit son sac en bandoulière et partie d’un pas tranquille. Avec lenteur, attention et curiosité, elle parcourra l'entièreté du bois aux chats. Tachant de repérer des coins sympas, sûr, des petits détailles qui feront qu'elle s'appropriera son territoire.

Mais Ron avait déjà détourné le regard de la Gangrelle, ne semblant plus guère intéressé par ce qu'elle disait, ou du moins par la scène actuelle, de même que plusieurs autres chats qui avaient peu à peu disparus dans les divers coins du bois.

Shalima vint se frotter un instant aux jambes de la jeune femme, mais ne se laissa pas pour autant caresser si celle-ci essayait. Comme s'il marquait là un semblant d'odeur, il frotta son corps avant de poursuivre son chemin vers une petite butte à proximité. Les chats encore présents se dispersèrent calmement, ne semblant plus guère intrigués, ou obéissant seulement à leur(s) chef(s) ici présents.
Ron se glissa silencieusement vers un arbre, se retournant une dernière fois comme pour lancer à la Gangrelle un quelconque défi, avant de s'éloigner dans l'obscurité. Shalima resta donc au final seul avec Mina. Il se retourna, du haut de son monticule de terre, comme pour répondre à la dernière question de la jeune femme. Pourtant, il n'en fit rien. Un simple miaulement, puis à son tour il s'éloigna dans les divers branchages, comme s'il n'avait jamais parlé, et qu'il était redevenu un chat, comme les autres...

Mina se retrouva donc seule, avec quelques bruits dans le lointain de chats circulant dans le bois... Puis quelques minutes plus tard, seul le silence vint leur tenir compagnie, elle, et sa ligne...

De nouveau, la jeune gangrelle retient le grognement qui menaçait de lui échapper suite aux paroles de Ron. Se n'était pas encore le moment de se battre, ce qui comptait pour l'instant c'était son acceptation. Elle soutient cependant son regard, le fixant pour se mesurer à lui.

Se n'est qu'une fois que Ron aura cédé à cette joute du regard, qu'elle se tournera vers Shalima et lui répondra aimablement :

" Merci. Si vous ne le souhaitez pas je ne me mêlerais pas de vos affaires, mais sachez que si vous avez besoin d'aide je serais là. Je ne vous demande pas de me protéger, tout comme vous, je sais me défendre... "

Mina porta son regard sur l'ensemble des chats, les étudiants. Puis ignorant Ron, elle fixa de nouveau Shalima et demanda :

" Qu'y a t-il dans cette forêt, le savez-vous ? Pourquoi vous empêchez vous d'en franchir la ligne ? "

"Tss..."
Un chat pouvait-il vraiment faire ce bruit ? Apparemment oui, Ron venait de le montrer.
"Les humains ne présentent pas suffisamment d'intérêt pour que nous nous concentrions sur ce qu'ils savent ou peuvent faire. Ma maîtresse n'a jamais sorti ses griffes ou montré les yeux rouges, mais elle ne m'a jamais expliqué non plus ne pas savoir le faire..." commença le chat blanc.
"Je te trouve cela dit bien supérieure de penser que nous pourrions avoir peur de toi. Je ne dis pas que nous sommes plus forts, mais l'honneur d'un chat ne se mesure aucunement par la taille... bien plus par l'astuce. En ferais-tu défaut ?"

Mina fut décontenancé par ce regard et cette légère apparition des dents du félin qui pouvait presque s'apparenter à un sourire cynique. Ces animaux avaient-ils toujours pu faire ça, mais ne l'avait-elle juste pas remarqué ?

"Si tu veux dormir ici, tu le peux, mais nous ne te protégerons pas." poursuivit Shalima. "Nous ne veillerons pas non plus sur toi, et si tu as un soucis, avec n'importe quel autre deux pattes, nous n'interviendrons nullement si cela ne nous concerne pas.
Après, tu viens de préciser que tu dormais... dans la terre. Les deux pattes ont pour habitude de mettre ceux qui ne vivent plus dans la terre. Ne vivrais-tu donc plus ? Il me semble savoir que vous devez tout aussi bien respirer que nous, non ?"

Ron avança calmement, les yeux foxés sur Mina.
"L'une de tes blessures t'aurait-elle retiré l'odorat Shalima ? Ne sens-tu pas cette étrange odeur sur elle ? La même que sur le chien-homme...
Enfin moi, ça ne me gène pas si tu restes ici. Mais ne viens pas te mêler de mes affaires, c'est un conseil. Il faudrait peut-être demander aux autres cela dit, le choix a l'air partagé."

Profitant de cette réplique, divers chats vinrent se planter à proximité de la Gangrelle. Elle avait le sentiment de passer pour un sujet d'étude, mais de très courte durée. A peine une minute plus tard, ils s'étaient déturnés pour passer à proximité de Shalima et de Ron, lesquels se rapprochèrent pour miauler quelques instants.
"Qui ou quoi que tu sois, Mina, tu peux rester ici" termina le chat noir. "Et si je peux te donner un conseil personnel, ne franchit pas la limite que le chien à deux pattes t'a donné, car nous même ne la franchissons pas."

La jeune gangrelle s'apprêtait à répondre au chat blanc, lorsque celui-ci fit un bon en arrière en grognant. Tout comme le chat, Mina se tourna vers ce nouveau félin.
Elle le détailla du regard tandis qu'il lui parlait, puis observa un instant ce qui se passait entre le chat blanc et le noir.

Deux chats qui lui parlent sans qu'elle les regardent droit dans les yeux... deux chats qui parlent aussi bien... Ils la considèrent comme une humaine, hors s'ils étaient gangrel ou encore lupin, ils auraient forcément déjà comprit ce qu'elle était.
Mina était décontenancé, mais elle n'en montra rien, se n'était sûrement pas le moment.

Elle fit un salut de la tête sans quitter le chat noir du regard, et comme elle l'avait fait avec l'autre, elle mesura son regard au sien. Puis c'est d'une voix neutre qu'elle lui répondit :

" Je m'appel Mina. " Elle chercha ses mots et esquissa un léger sourire avant d'ajouter : " Avez-vous déjà vue beaucoup d'humain avec des yeux comme les miens ? Ceux de la ville peuvent-ils sortirent leur griffes comme je viens de le faire et comme vous pouvez le faire ? Ont-ils l'habitude de vous parler ? "

Elle fit une courte pause, regardant du coin de l'oeil le chat blanc, puis ajouta d'un ton plus sérieux en fixant de nouveau le chat noir :

" Je me contente de dormir dans la terre, la forêt est aussi souvent ma maison que ces villes... Et non je n'ai pas de maison dans cette ville là. Je viens d'arriver. "

Elle soutient un instant le regard du chat noir, puis se tourna vers le félin blanc et ajouta sarcastique :

" Vous n'avez pas à être effrayé par moi. Je ne vous veux pas de mal au contraire. Je désire rester sur ce territoire et en chasser les intrus. ... Je n’appartiens pas à sa "meute" mais je suis comme lui. Tout comme il y a différent type de chat, des blancs, des noirs, des européens... "

La gangrelle avait peut être répondu à leurs questions mais elle n'en restait pas moins prudente. Sa positions défensives et ses sens aux aguets montrent qu'elle se méfit toujours de ces félins qui savent lui parler.

Les yeux du chat blanc se plissèrent, fixant la jeune femme, prêt lui aussi à émettre un grognement ou tout autre feulement qui aurait signifié son déplaisir.
"Tu ne réponds pas à mes questions, mais tu n'es pas la première... Le chien-homme fait pareil..."

Il quitta sa racine, bondissant à proximité de la Gangrelle, continuant de la fixer comme s'il guettait sa proie, alors qu'elle faisait plus de dix fois sa taille.

"Le chien-homme n'est pas le bienvenu sur nos terres. Tu sembles faire partie de sa meute ou de sa race, peu importe.
Nous sommes peut-être petits, pour toi, mais nous avons chassé des adversaires plus gros que toi, alors ne te méprend pas, tu ne nous effraies pas.

Les chats n'ont aucun besoin d'être protégés, nous possédons ces lieux depuis bien plus longtemps que toi. Ce serait plutôt à toi d'être protégée, tu sembles bien seule, et bien loin des tiens, non ?"

Le chat souriait-il ? Mina en venait à se poser la question devant ces paroles quelque peu agressives, voire cyniques. Pourtant, quelques secondes après, il fit un bond à l'arrière, grognant de nouveau, tandis qu'un nouveau venu venait de faire son apparition. Un chat au pelage intégralement noir, comportant quelques cicatrices, témoignages de batailles antérieures.
Il fixa un court instant le chat blanc, comme par défi, puis tourna son regard sombre vers la jeune femme. Les autres chats étaient redevenus statiques, attendant le déroulement des faits.

"Pardonne-lui et excuse son agressivité, mais comme il te l'a dit, ta question est étrange... et nous étonne pour beaucoup d'entre nous. Je suis Shalima, et lui c'est Ron.
Rares sont les deux pattes à venir dormir ici. Le froid de la montagne ne leur permettrait pas de rester ici, encore moins pendant la nuit. D'où sa question, et du même coup la mienne : pourquoi vouloir rester ici ? N'as-tu pas de maison dans la ville qui se trouve à nos pattes ?"

Immédiatement Mina se tourna pour faire face au chat blanc. Alors c'était lui ou elle le chef... Un chat ça ne parle pas, pas seul, pas sans qu'elle le fixe et utilise ce que son clan appel le murmure de la bête, et ça ne parle pas si bien.
Mina était donc certaine que se n'était pas un simple chat, maintenant qu'est ce que c'était ? La gangrelle avait du mal à imaginer un lupin sous une telle forme féline, et un lupin n'aurait pas perdu du temps à parler. Mais d'un autre côté le préfet avait dit qu'il ne restait plus un seul gangrel... est ce que se pourrait être une forme de cette chose qui semble terrifier la camarilla ?

" Qui êtes-vous ? "

Debout, les griffes maintenant complètement sorties, Mina pencha la tête en détaillant le chat du regard, mesurant son regard au sien, elle ne cédera pas...
Elle retient le feulement qui lui monte à la gorge et se contente de poser sa question à la place. Elle ne montre aucune hostilité, patientant simplement en position défensive. Elle ne répondra pas tant qu’elle n’aura pas un semblant de réponse.

"Tu sais donc nous parler ?"

La voix résonna dans les oreilles de Mina alors que celle-ci fixait encore totalement le chat en face d'elle. Les félins s'agitèrent un court instant, avant de se tapir contre le sol, comme si quelque chose venait de les mettre en garde. Seul le chat que la Gangrelle fixait n'avait pas bougé, soutenant de ses yeux noirs le regard rougoyant de la jeune femme.
"Ne penses pas que nous ne savons pas nous exprimer comme tu le ferais... Ainsi donc l'intrus t'a permis de rester ici. Nous nous demandons ce qui lui en donne le droit..."

Mina ne put s'empêcher de trouver du regard qui parlait. Un chat blanc, propre, avec un collier comportant une petite clochette qui ne laissait aucun doute sur le style de vie qu'il avait habituellement se lèchait une patte sur une grosse racine sortant du sol. Il était presque impossible à Mina de savoir s'il lui parlait dans un langage animal qu'elle comprenait ou si lui-même s'était mis à parler comme l'aurait fait un humain.
"Et tu penses pouvoir nous défendre... Et contre toi peux-tu nous défendre, humaine ?" demanda-t-il, levant les yeux vers elle d'un oeil interrogateur.

Le chat restait méfiant, mais il était clair que le discours précédent de la Gangrelle avait fait effet. Les autres semblaient respecter celui qui posait les questions, mais leur méfiance envers la nouvelle venue s'était apaisée. Déjà, quelques uns s'étaient éloignés dans les bois, comme acceptant la jeune femme ou ne s'en souciant plus comme d'un danger, tandis que les autres, ayant abandonné leur posture, patientaient durant la discussion entre leur potentiel chef, et son invitée...

Mais Mina ne se démonta pas malgré cette sensation. A aucun moment elle ne quitta du regard le chat avec lequel elle avait instauré cette communication, même pour observer les réactions des autres félins.

Gardant la même position ouverte et accueillante, elle répondit sur le même ton ferme et autoritaire :

" Gros chient avoir tenté intimidé moi. Vous avoir vue lui grogner et avancer vers moi. Mais moi avoir résisté. Nous avoir définit ici mon territoire ! ... Moi forte. Moi pouvoir défendre ce territoire des intrus. "

A peine eut-elle finit, qu'elle se redressa sans quitter le chat des yeux, et dans un même mouvement fit sortir ses griffes et lâcha un feulement autoritaire révélant la bête qui sommeil en elle.



<< Un point de sang pour les griffes de la bête. Un jet de charisme + Commandement ou charisme + animaux, je ne sais pas lequel il faut utiliser. Et un point de volonté pour une réussite automatique et être sûr de ne pas me ridiculiser devant des chats ! lol >>

Le silence demeura ce qui parut pour elle être un long moment, chacun de ses interlocuteurs hésitant sur la conduite à tenir, même si tous n'avaient pas entendu la réponse de la Caïnite.

Cependant, au bout de plusieurs minutes, le chat face à elle se mit à son tour à miauler, s'exprimant afin de répondre à la jeune femme :
"Toi parler grand chien. Pourquoi toi vouloir ici rester, ici être domaine à nous et pas domaine à grand chien."

Son miaulement fut suivi par une certaine agitation tout autour d'elle, comme si les chats semblaient réagir à la question posée. Il était totalement évident qu'ils attendaient une réponse, et une réponse qui les satisferait... Mina se sentait clairement de moins en moins en territoire ami, même si les chats ne paraissaient pas encore prêts à lui sauter à la gorge.