Arrivée de Nathan Perkins

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La mine renfrognée du brujah ne se radoucis pas du voyage et c'est par un bon vent mâchouillé dans sa barbe qu'il quitta la voiture.

Il était en alerte, aux aguets, était-ce un piège... Il avançai doucement dans la rue, près à bondir à la moindre alerte. Ca lui rappelait une nuit un peu particulière le brouillard en moins.

La ruelle était peu éclairée, on voyait par endroits de la lumière à travers les rideaux, des gens vivait donc ici! En y regardant mieux, il compris pourquoi la voiture n'avait pas tentée d'entrer dans la rue. Visiblement d'autres avaient essayé et avait laisser de la peinture rouge sur les murs, à moins que se ne soit pas de la peinture!!

Il arriva près d'une porte ancienne avec une harpe dessinée dessus. Et c'est ça qui aurait du être une évidence?

Il tapa à la porte et attendit qu'on lui ouvre.

Mais le chauffeur resta imperturbable, autant au sarcasme du Brujah qu'à ses questions, se contentant d'un simple hochement positif de la tête.

La voiture démarra, quittant donc la gare, et commençant à prendre une rue perpendiculaire à la grande avenue qui descendait en direction du lac.
La colère du Brujah commençait à se faire sentir en lui, espéraient-ils le faire craquer et commettre un bris de mascarade ? En tous cas, ils s'y prenaient particulièrement bien pour l'agacer, refusant toutes formes de réponses, et éludant les questions les plus importantes.

La voiture s'arrêta à un feu, tandis que le chauffeur tourna pour la deuxième fois son regard vers son passager arrière.
"Votre Famille est dans une situation délicate, et je comprend l'agacement de monsieur. Néanmoins, vous avez peut-être été suivi, voilà pourquoi toutes ces précautions ont été prises... J'espère que monsieur ne m'en voudra pas trop."

Passage du feu au vert, la voiture redémarra, s'embarquant dans un dédale de petites rues, ralentissant pour éviter bon nombre d'autres véhicules ou des cyclistes regagnant leurs pénates de façon fort peu prudente... Puis elle finit par s'arrêter devant une ruelle pavée éclairée seulement par quelques lampadaires. Il n'aurait plus manqué qu'un peu de brume et un éventreur psychopathe pour rajouter à l'ambiance, se dit posément le Brujah.

"Monsieur est arrivé. Vous êtes attendu au bout de la rue. L'endroit porte une harpe dessinée sur la porte, Monsieur la reconnaîtra de suite. Je souhaite bonne nuit à Monsieur."

-Non ils sont dans ma voiture sous le parking de la gare!!! D'ailleurs si votre patron accepte les notes de frais, je lui en ferai une avec plaisir.

-Mais où allons nous exactement!! Je suis un peu perdu j'aimerai bien savoir ce que je fous là à la fin!!

Disant ce là, il s'assit sur la banquette arrière en avançant sa tête vers le chauffeur entre les deux sièges pour savoir à quoi s'attendre: vampire, humain, goule. Il sentait bien qu'il avait un problème, sans appuis, il ne savait pas à quel saint se vouer.

Mais à sa grande surprise, à l'exception du chauffeur, personne ne se trouvait dans le véhicule. La banquette arrière était intégralement vide, et seul un individu à la quarantaine, un homme, se tenait tranquillement à l'avant, le volant entre les mains, attendant patientant que Nathan ne se décide à entrer.

Nathalie, elle, de son côté, commençait déjà à prendre la direction des taxis en contournant la voiture, comme si de rien n'était, ne faisant qu'attention aux véhicules qui traversaient la zone. Le chauffeur se tourna vers le Brujah alors que celui-ci prenait place derrière, puis lui dit d'une voix grave :
"Monsieur est attendu. Nous en avons pour quelques minutes de voiture avant d'arriver à destination. Tous vos bagages sont sur vous ?"

-Je sens que cette question est purement rhétorique!! Vous savez bien, Nathalie, que vos désirs sont des ordres, dit-il, un sourire particulièrement hypocrite sur les lèvres.

Avant de monter dans la voiture, il passa un coup d'oeil par la fenêtre pour peut-être en distinguer les occupants. Profitant de la manoeuvre, il passa une main dans sa poche et prit en main son automatique.

Ca ne servait à rien de se rebeller dans une ville qu'il ne connaissait pas et dans laquelle il n'avait pas été présenté.

-Bonsoir Messieurs, Nathan Perkins. A qui donc ai-je l'honneur?

Nathalie ne sembla guère répondre aux interrogations, ni remarquer l'humour dont faisait preuve son accompagnateur. En fait, elle semblait réfléchir à quelque chose, et fixer les taxis pour probablement voir s'ils avaient le temps d'en prendre un. Un coup d'oeil rapide vers les bus, puis vers la gare derrière eux, avant de revenir vers le Brujah :
"Les taxes sont amplement suffisantes, mais ne vous en faites pas, vous n'aurez pas autant de choses à payer ici si vous fréquentez les bonnes personnes..."

Continuant alors leur avancée, les deux jeunes gens arrivaient à proximité des taxis quand une voiture gris métallisée, aux vitres teintées, contourna les véhicules en attente et accéléra dans leur direction. Attrapant la main de Nathan, Nathalie se tourna vers lui.
"Depuis un petit moment déjà... Suffisamment en tous cas.
Par contre, je crois bien que c'est notre tour." termina-t-elle alors que la berline s'arrêtait brusquement devant eux, et que la porte arrière s'ouvrit.

"Je vous le laisse..." dit-elle simplement à l'encontre de la voiture... Ou de son mystérieux occupant. "Si vous voulez bien monter ?"

La première chose que remarqua le vampire en voyant cette ville fut la lumière. Il s'était habitué à Berlin ville sombre et opaque où l'on se cachait facilement. L'obscurité ne rendait pas la ville mystérieuse, mais elle semblait vouloir effacer des souvenirs, se donner un charme discret et peu volubile. Contrairement, Aurillia semblait plus hypocrite. Pleine de lumière et pleine de vampires!!! La luminosité côtoyant la pourriture mais faisant tout pour l'ignorer comme si les lampadaires la protégeaient.

Et histoire de dérider l'assistance et de cacher son mal-être, il tenta l'humour.

"Bin dis donc, ça doit être sympa les taxes ici..."

Flop complet visiblement...

"Et il m'a pas trop dit ça fait longtemps que vous vivez ici à Aurillia?!"

"Bon je pense que ça va bientôt être notre tour"

L'accompagnant à l'extérieur, Nathalie semblait avoir totalement stoppé sa potentielle observation de la foule. Ne sachant ce qu'avait ciblé son regard, ni si elle avait vraiment ou pas aperçu quelque chose, Nathan n'avait aucune idée de si quelqu'un les suivait ou pas.
Dans leur trajet vers la sortie, à n'en point douter, il y avait plus d'une vingtaine de personnes qui semblaient faire de même qu'eux : était-ce pour autant que l'ennemi se trouvait derrière eux ?

Les portes mécaniques s'ouvrant sur la grande place, le Caïnite se retrouva devant l'étendue de la cité d'Aurillia. Aussi prestigieuse dans son nom que dans son architecture, elle dévoilait en cette nuit lumineuse les innombrables rues qui s'étendaient de la gare au lac, bien en contrebas. Le point de vue était splendide, n'en déplaise à la gigantesque cathédrâle qui faisait face au couple, et qui venait agrémenter ce sentiment étrange de malaise que ressentait le Brujah.
Avait-il déjà des ennemis, à peine arrivé ?

En tous cas, d'un pas décidé, il suivait Nathalie vers l'endroit où la foule prenait d'assaut, comme prévu, les taxis restants. Pour le moment, il en restait suffisamment... Serait-ce le cas quand ils auraient atteint le point de rencontre en question ?

"Inutile de vous presser monsieur Perkins, tout vient à qui sait attendre. D'abord le taxi, nous parlerons quartiers et famille après..."

- Je crois que les taxis c'est par là!! Je vous invite bien évidemment, pour le taxi et le café, la galanterie est de famille.

- Nous allons dans quel quartier de la ville du coup?

- Mon frère est toujours resté très discret envers sa famille, alors ne vous étonnez pas si je vous parait impoli avec certaines de mes questions.

Pendant qu'ils marchaient vers les taxis il jeta un coup d'œil rapide mais assez minutieux du hall!! Avait-elle repéré quelque chose, quelqu'un susceptible de les suivre?!

"Ici ? Allons, ce n'est pas à la gare qu'on consomme les meilleurs cafés... Aurillia est une ville suffisamment grande pour avoir de quoi avoir du choix, donc nous pouvons trouver un peu ce que l'on veut.

Je suis en tous cas enchantée de vous rencontrer... Votre frère m'a dit beaucoup de bien de vous, et je suis content d'enfin rencontrer mon beau-frère."

Elle jeta un coup d'oeil vers la foule qui continuait son trajet aux alentours de la sortie.
"Et bien allons-y, les taxis risquent d'être pris d'assaut. Vous payez le déplacement j'espère ?"

- On fait comme vous le sentez!!! Je vous suis, si ça répond à mes questions. On le prend ici le café ou ailleurs?

Il la suivait silencieusement, examinant la foule autours de lui, regardant les passants et essayant de repérer les lieux pour plutard.

Les couples s'embrassaient, les enfants pleuraient la fin d'un monde de vacances ou des retrouvailles tardives. Les filles gloussaient, les étudiants escargots transportaient tout leur bien le plus strictement neccessaire : ordinateurs, lampes, bibelots alors que leurs pantalons laissaient entrevoir un boxer ou leurs jupes leurs bas.
Le monde a bien changé et c'est quand on change de territoire que l'on s'en rend compte.

-C'est une grande ville Aurillia?

Elle se stoppa, se retournant à sa dernière remarque avec un léger sourire à la commissure des lèvres.

"Votre voiture a probablement déjà été remarquée, elle n'est plus sûre.
Inutile de vous préciser que tout le monde ne vous attend pas avec impatience ici... Le taxi sera nettement plus pratique et sûr."

Levant la tête vers l'horloge, elle fronça légèrement les sourcils.
"Oui, je vous accorde un café. On y va ?"

-Et on va voir qui exactement? C'est qui IL, dit-il en se reprenant légèrement.

Sérieux et professionnalisme, toujours en toutes circonstances.
Au moment où elle se retourna et commença à partir

-Ma voiture est dans le parking, par là! Vous me suivez.

La jeune fille lui sourit aimablement, semblant comme apprécier sa gène, sans pour autant le prendre de haut.
"Je m'appelle Nathalie" lui répondit-elle poliment, lui tendant sa main pour serrer la sienne d'une façon qui restait totalement neutre.

"Nous devrions nous dépêcher, nous sommes attendus. Et IL déteste attendre..." termina-t-elle, avant de se retourner vers la sortie de la gare, et faire signe au Brujah de la suivre.
Il pourra ainsi observer sa très charmante silhouette de dos, ainsi que sa démarche tout autant féminine... De quoi faire tourner les têtes de plusieurs étudiants... Quant à la veine sur son cou, à n'en point douter, Nathan y aurait bien mordu dedans.

"euh!!!! ah... oui et à qui ai-je l'honneur?... Parce que, c'est à dire que j'ai plus l'habitude des vieux indiens sans montre que des étudiantes suréquipées...!!!... technologiquement parlant, bien sûr" bafouilla-t-il assez précipitamment en lui tendant sa main.

Elle était plutôt mignonne, un peu trop mode à son goût, mais elle faisait partie de la gente féminine qui lui faisait regretter d'être un vampire. Il se serait bien amusé un peu.

Tut... Tut... Tut...

Alors que la foule le dépassait totalement, Nathan fixait toujours son Iphone qui ne semblait guère lui permettre d'avancer. Oui, ça sentait le plan foireux, surtout que ni répondeur ni répondant ne venait interrompre la sonnerie.
L'aiguille de l'horloge passa sur 20h59, quand une silhouette se leva d'un banc pour s'approcher du Brujah.

"On m'avait informé que vous étiez pressé, si j'avais su je serais venue vous trouver plus rapidement monsieur Perkins."

En relevant la tête, Nathan aperçut une séduisante jeune fille d'à peine la vingtaine, mains dans les poches, regard malicieux, lui sourire. Un simple "Surpris ?" le ramena à la réalité de son contact : il était devant lui.

Nathan leva les yeux au ciel, enfin sur le plafond de la gare, poussa un soupir d'énervement d'où l'on pouvait distinguer un léger, what the fuck!!

Il chercha le quai le plus proche d'où aucun train ne partait ou arrivait dans la demie heure, et s'y installa regardant la foule sur le quai 3.

Il relut le message, récupéra le numéro de son contact l'enregistra sous le pseudonyme d'Asshole à défaut de connaitre le véritable nom de la personne rencontrée.

Et pour aider sa chance, car même si un mec d'1m90 et de 100 kilo parmi les étudiants rachitiques, cagneux et myopes ça se remarque, il préféra téléphoner à celui qui se faisait désirer. C'était quand même un plan foireux en y réfléchissant bien. TILT Une ville qu'il ne connaissait pas, une personne qu'il ne connaissait pas, un environnement qu'il ne maîtrisait pas. TILT. Il avait connu de meilleures conditions pour un premier rendez-vous. TILT.

A cette heure encore peu tardive, la Gare fourmillait d'activité tout autour de Nathan. Attendant des trains pour recevoir de la famille, ou au contraire désireux de quitter cette ville, la population se pressait devant les immenses tableaux d'affichage afin de trouver le obn quai, la bonne voie, et le bon horaire.
De l'autre côté, toujours ouverts, les guichets voyaient une population démentielle s'aglutiner à ses portes. Le début d'année approchant pour certains étudiants, les jeunes étaient particulièrement nombreux dans le hall, admirant la cité qui leur permettrait sans aucun doute d'atteindre les sommets de la connaissance.

Une voix se fit entendre alors que le train pour Berlin entrait en gare quai 3, tandis qu'un premier mouvement de foule débuta devant le jeune homme nouvellement arrivé.
Dans toute cette cohue, impossible de savoir si quelqu'un l'attendait, surtout là où il se trouvait. Sous le plaofnd, l'horloge indiquait 20h57. Dans trois minutes, le contact serait-il au rendez-vous ?

Deux nuits de route, il lui fallut deux nuits de route pour arrivée jusqu'ici. Et plus il roulait plus il se disait que sa 106 n'était pas faite pour la montagne. Encore avait-il la chance de ne pas voyager en hiver : les cols impraticables, les chaînes à mettre et tous les chalets de la région habités par des skieurs encombrants quand on cherche un refuge.

Il pris son Iphone d'une main pour relire le message de son sir, pendant une ligne droite : il avait rendez-vous à la gare d'Aurillia. Le GPS intégré dans son gadget lui indiqua le dernier tunnel à prendre avant la ville. Il reposa le téléphone sur le siège passager et accéléra.

Encore 100m,..., 50,..., 10,..., 3, 2, 1, il était à Aurillia et la gare était déjà en vue, lumineuse comme une cathédrale. C'était toujours très impressionnant ce flot de lumière en pleine nuit. Il pensait que seul les capitales étaient capables de créer du jour dans la nuit, de la dompter, de se jouer d'elle. Aurillia ne semblait pas être une grande ville pourtant, enfin moins grande que Berlin.

Il chercha une place où se garer, mais au vue du monde encore présent à une heure aussi tardive, il se décida pour le parking souterrain. Il pris l'ascenseur, non c'est bon il n'était pas en retard. Il traversa le hall et se plaça à l'avant du quai 3 comme convenu. Puis il alluma son Iphone et lut quelques bribes d'information en ligne tout en regardant discrètement l'agitation autours.