Arrivée de Mina.

Un arrêt avant le terminus, Mina se retrouva toute seule quand l'autre occupant descendit de son bus. Soupirant intérieurement, obligé de poursuivre son trajet jusqu'au bout de sa route, le conducteur reprit ainsi le trajet qui le mènerait aux portes de l'Avenue de Goethe.

Déjà, le véhicule traversait des zones très résidentielles, et la Gangrelle remarquait à quel point les gens vivant sur cette ligne devait être aisés. Les membres de son clan, s'ils se trouvaient à proximité, avaient-ils nouer des liens avec cette population ? Comment allaient-ils véritablement l'accueillir ? Seraient-ils aussi conciliants que l'avaient été les Gangrels qu'elle avait déjà rencontrés ?
Ces questions restaient sans réponse... mais trottaient tellement dans la tête de Mina que le chauffeur dut l'interpeler de sa place alors que le véhicule était de nouveau arrêté.
"C'est le terminus madame." répéta-t-il afin qu'elle l'entende bien.

Elle put ainsi lever les yeux vers le rond point sur lequel elle se trouvait, rond point dont partait une somptueuse avenue bordée d'arbres. Elle se trouvait devant la zone la plus riche d'Aurillia, mais aussi devant le chemin qui la mènerait à coups sûrs à la montagne.

<< Suite à l'Avenue de Goethe, Mina je te laisse poster. >>

La jeune femme soutient son regard en toute tranquillité, elle écouta ce qu'il avait à dire sans plus chercher à répondre et lorsqu'il retourna à son mutisme, elle en fit de même.
Elle esquissa un sourire amusé en se tournant vers la fenêtre pour regarder dehors, il avait la cinquantaine de son jeune temps il avait du connaître les années hippie...

Se laissant absorber par le paysage, elle contempla la magnifique vue de la ville, la route qui défilait, mais aussi la montagne dont elle se rapprochait.
Elle devait rencontrer ses frères et soeurs, s'il y en avait, c'est assurément là-bas qu'elle aurait le plus de chance de les pister. C'est parmis la végétation recouvrant la montagne qu'elle serait plus susceptible de tomber sur eux... et puis cela lui permettrait d'avoir un premier contact avec ce nouveau territoire qu'elle était déjà impatiente de pouvoir parcourir.

Jouant avec la fermeture de son sac, Mina attendit que le bus ne s'arrête avenue de Goethe, à la fois nerveuse et excité. Elle aura beaucoup de chose à faire ce soir ou pas du tout, c'est cette première rencontre avec sa famille qui en déciderait, mais pour cela il fallait qu’elle sache les trouver.

"Ah, de mon temps, on ne pensait pas à sortir pour s'abrutir !" s'écria-t-il à moitié, tout en continuant de fixer la Gangrelle.

"Mais c'est vrai que tous ces patrons, tous ces commerçants vont pouvoir en profiter à coeurs joies. Espérons juste que cette déviance ne gagne pas les beaux quartiers d'Aurillia..." termina-t-il en soupirant, avant de regarder de nouveau la route qui commençait à défiler, retournant à son mutisme premier.

La jeune femme aura alors tout le loisir d'observer la ville de sa place, observant par la fenêtre la Gare s'éloigner, et le car commencer son ascension pour atteindre le plateau résidentiel surplombant le vieux quartier. Encore une magnifique vue... Mais par la même occasion, apercevant la montagne comme s'approcher, elle sentit au fond d'elle-même comme un poids lui nouer les entrailles. Qu'allait-elle y découvrir ?

La jeune femme haussa un sourcil, à la fois surprise et intrigué qu'on lui parle. Elle étudia un instant le cinquantenaire avant de lui répondre avec patience :

" Oui. ... Il est connu que les étudiants aiment à se détendre dans ce genre de lieux, pour mieux supporter le stresse des études je supposes... Mais c'est surtout les propriétaires des bars qui devrons se réjouir, non ? C'est eux qui y gagneront le plus, vous ne pensez pas ? "

Elle avait répondu avec politesse et amabilité. Elle ne cherchait pas particulièrement à discuter, mais elle n'allait pas se montrer impoli en ignorant l'homme. Elle scrutera discrètement l'homme de l'autre côté, tachant de se faire une opinion.

"Jusqu'au terminus ?"
Le chauffeur tourna les yeux vers la grille, avant de se retourner vers la jeune femme.

"Deux francs suisses cinquante." rajouta-t-il uniquement, tout en retournant à sa lecture... Ou plutôt comme la Gangrelle pourra le voir de plus près, à ses mots croisés.

La jeune femme put ainsi faire un pas en avant, remarquant par la même occasion que le bus n'était pas totalement vide. Un homme d'une cinquantaine d'années perdu dans ses pensées occupant une place de l'autre côté du véhicule, ne prêtant attention ni à la place Saint Alexandre, ni à la jeune femme, ni au chauffeur.
Son billet pris et validé, sa place occupée, elle patienta quelques instants, ne voyant monter personne d'autres durant ces quelques minutes, avant que le bus ne prenne son départ vers les hauteurs de la cité.

"Le maire prolonge l'ouverture des bars de deux heures pendant la nuit, c'est invraisemblable ce style de vie !" dit à haute voix l'individu à la gauche de Mina. "Mais ceci devrait vous intéresser vous les jeunes non ?" lui demanda-t-il, regardant la deuxième seule autre occupante du bus dans les yeux.

Sept minutes... Ayant déjà acheté, en prévoyance, ce qu'il lui fallait dans le train, elle n'avait rien n'a faire pour le moment. Après un dernier coup d'oeil vers la gare et le reste de la place, elle se décida à monter dans son bus.

Qu'il soit vide la soulageait plutôt, elle n'aurait pas aimé se retrouver écrasée par tout ce monde compacté pour tenir dans le petit habitacle. Resserrant son bras autour de son sac passé en bandoulière, elle monta tranquillement dans le bus.
S'arrêtant devant le chauffeur, elle esquissa un sourire timide, puis demanda d'une voix douce et polie :

" Bonsoir ! Excusez moi. Euh... pourrais-je acheter un ticket pour me rendre jusqu'au terminus, s'il vous plait ? "

Gardant un léger sourire aux lèvres, elle attendra que l'homme réagisse à sa présence et lui donne ce qu'elle demande. Elle prendra le ticket, reconnaissante et demandera alors :

" C'est combien ? " Avant de plonger la main dans son sac pour en sortir l'argent demandé.

Une fois son ticket en main et validé, elle ira s'assoire non loin de la sortie, côté fenêtre et attendra que cela démarre. Elle regardera de sa place l'agitation des lieux continuer, scrutant la population jusqu'à ce que le bus se soit trop éloigné.

Mais ignorante du système de chasse des Caïnites des lieux, et des zones ou cela leur était possible, Mina n'arriva point à déterminer si l'un de ses comparses, ami comme ennemi, se trouvait sur la place.
Les retrouvailles, discussions, éclats de rire, surprises, tout était bien trop compliqué et en bien trop grande quantité pour se faire une idée. Elle se retourna alors vers son premier objectif : la ligne 8, ayant comme terminus l'Avenue de Goethe.

Etait-ce son impression, ou en comparaison avec les autres lignes pleines à craquer, malgré cet horaire, la sienne semblait totalement morte ? Le car patientait là, comme une sorte de prédateur métallique rassasié, n'attendant que le coup d'envoi pour reprendre sa chasse... Les habitants les plus sages ayant jusque là réussis à l'éviter.
Aucun passager n'était présent à l'intérieur du véhicule, à tel point que la Gangrelle imagina un instant le bus non fonctionnel... Mais le chauffeur en train de lire son journal tout en relevant la tête vers la place de temps à autres semblait indiquer le contraire.
Elle se tourna vers l'abri bus et les horaires, il lui restait sept minutes avant le départ.

Plongée dans la vision de la ville, la jeune femme en eu un instant le souffle coupé, enfin si elle avait encore eu un souffle. Même si elle n'avait jamais beaucoup aimée les grandes villes, elle ne pouvait qu'admirer cette première vision qu'elle avait de ce nouveau territoire. Les lieux étaient vaste et superbe, pour cela tout du moins elle ne regrettait pas ça décision de venir s'installer ici.

Elle aurait apprécié pour une fois de rester flâné un moment sur cette place, pour s'imprégner des lieux et de sa population, mais le soleil allait se lever dans environ 6h et elle avait beaucoup à faire pour cette première nuit.

Repérant les arrêtes de bus, elle se dirigea vers eux. Elle rechercha sur les panneaux indiquant les noms et trajets des différents bus celui qui saurait l'amener "Avenue de Goethe", soit aux abords de la forêt d'après son plan de la ville.
Puis elle attendra qu'il passe, profitant de son attente pour observer avec grande attention la place et les gens qui la fréquentaient. Posant une main sur son sac passé en bandoulière, elle restera prudente même dans son examen des lieux.
La trop grande quantité de monde malgré l'heure plus que tardive et la non connaissance des lieux la rendaient nerveuse.
Elle continuera, jusqu'à ce que le bus arrive et qu'elle monte dedans, a essayé de repérer si des semblables chassaient sur cette place très fréquentée.

Atteindre la sortie de la gare en un seul morceau relevait là du miracle, tellement les nouveaux arrivants se pressaient jusqu'aux portes de sortie.
Mais jouant légèrement des coudes, se faisant bousculer une ou deux fois, la Gangrelle parvint non sans mal à quitter le bâtiment d'arrivée.

Elle parvint alors à l'entrée d'une très grande place que semblait se disputer la gare et la cathédrâle juste en face, se toisant l'une l'autre sans vraiment oser débuter le combat.
Un grand nombre de taxis attendaient patiemment l'avalanche de gens sur le côté de la place, tandis que d'ici plusieurs rues semblaient partir dans les diverses directions de la ville. Derrière elle, Mina put apercevoir l'ombre noyée dans l'obscurité de la montagne sur le flanc de laquelle se trouvait la gare même. En face, bien en contrebas, le lac, et entre la Caïnite et l'eau, l'étendue magnifique qu'était Aurillia.
La Lune éclairait la quasitotalité des quartiers, et la jeune femme ne pouvait que reconnaître que si terrain de chasse c'était, il était non seulement de qualité, mais aussi terriblement grand. A tel point que dans la foule qui la frôlait jusque là, elle n'avait rien pu apercevoir qui s'apparenterait à son univers... nocturne.

Les bus trouvés, rien ne semblait indiquer la présence d'un métro ou d'un tram. Vue la configuration de la ville, en pente, cela ne faisait aucun doute que si un tel engin se trouvait présent, ce ne pouvait être que dans le terrain plat qui bordait la rive sud de l'immense étendue d'eau bien en dessous de la gare.
Un léger vent se leva... Il était temps de bouger.

Se faufilant vers la sortie pour rejoindre ce qui semblait être la place Saint-Alexandre d'après le plan déplié qu'elle tenait en main, Mina faisait la liste des choses qu'il lui faudrait faire au cours de la nuit.

Tout d'abord découvrir s'il y avait des transports en commun dans cette ville, peut être des bus ou encore une sorte de métro comme on en trouve à paris où à Londres.
En suite il lui faudrait commencer par trouver les siens, elle se devait de les rencontrer en premier, enfin… s'il y avait des frères ou soeurs qui résidaient dans cette région. Avec un peu de chance, eux seront lui indiquer où se rendre pour finir d'être accepter dans cette ville.

Une fois sortie de la gare, la jeune femme se décala pour ne pas gêner le passage et se stoppa. Elle se montra particulièrement attentive, observant chaque personne traversant la gare. Si un de ses semblables chassaient ici ce soir, Mina aurait gagné le jackpot, il lui permettrait de découvrir plus vite où se tenait la fête.
Elle devait aussi rechercher tout panneau qui indiquerait un moyen de transport. Elle avait repéré sur la carte où il lui faudrait se rendrait si elle ne croisait pas de semblable entre temps.



<< Pour la réponse, je supposes que tu vas la poster directement sur la place. ^^ >>

Quel genre de population se trouvait ici, à ne lire dans le grand hall de la gare que des journaux complexes sur les décisions politiques et autres changements financiers de la Suisse ?
A y regarder de plus près, rien ne semblait indiquer quelque chose d'étrange concernant Aurillia, pas plus qu'une nouveauté qui aurait fait les choux gras.

En tous cas, munie d'un plan de la ville qu'elle avait sans peine récupéré, elle repéra sans difficulté la principale sortie qui la mènerait sur la place Saint-Alexandre. De là, en effet, son nouveau territoire apparaîtrait à elle. Mais serait-il SON nouveau territoire, ou juste UN nouveau territoire pour elle ? Encore fallait-il le demander au propriétaire actuel...

Se faufilant avec aisance parmi la masse d'étudiant fraîchement débarqué et autres voyageurs, la jeune femme traversa lentement le hall.
Scrutant les lieux, elle tenta de repérer s'il n'y aurait pas un de ces stands de publicité touristique où on pouvait trouver un plan gratuit de la ville. Dans la plus part des villes de France on trouvait ce genre de plan assez facilement, maintenant elle ne savait pas si cela fonctionnait aussi comme ça en suisse... Au passage, elle jetait quelques coups d'oeil aux bancs où les voyageurs pouvaient attendre leurs trains, si un des journaux de la veille y avait été abandonné, elle comptait bien en profiter.

Elle avançait sans se presser et prenait le temps de bien tout observer, restant prudente. A partir de maintenant Aurillia serait sa nouvelle ville et elle comptait bien dés à présent apprendre à connaître ce nouveau territoire.

Encore à cette heure-ci, la Gare restait un bâtiment terriblement fréquenté. Les trains comptaient-ils cesser à un moment précis ? Pas sûr, d'après ce que voyait Mina s'afficher sur les gigantesques tableaux d'affichage.
Jetant un coup d'oeil sous la voute de verre du bâtiment, elle ne put que s'extasier un court instant sur la beauté du bâtiment, avant de revenir à la réalité...
L'ambiance... La Gare semblait en cette heure morne, sans guère grandes activités en réalité. Comme de simples marionnettes, ou peut-être même des zombis, les employés effectuaient leur travail sans acharnement, tandis que les visiteurs semblaient plutôt désireux de voir arriver leur train, que de retourner dans les profondeurs de la cité suisse.

Pourtant Mina n'était pas seule, et c'était le sourire aux lèvres que les nombreux autres arrivants comptaient apprécier leur venue. Grosses valises, sacs de sport, le nombre d'étudiants semblait délirant... Et parmi eux, aucun doute qu'elle ne faisait absolument pas tâche.

Alors que le train de minuit s'était arrêté en gare depuis plusieurs minutes déjà, les quelques passagers commencèrent à récupérer leurs bagages et se pressèrent pour descendre.

Parmi eux, une jeune femme d'une vingtaine d'années descendit sur le quai sans plus se presser. Vêtue d'un jean taille basse délavé et d'un pull-over marine, elle ne portait qu'un simple sac noir passé en bandoulière. Ses longs cheveux laissés libre, lui tombaient jusqu'au bas du dos et prenaient avec la lumière des reflets roux marqués.
Prudente et attentive, la jeune femme admira un instant les lieux, avant de se diriger patiemment vers la sortie. Sa démarche était lente et détendue, elle ne semblait pas du tout pressé de sortir et observait avec une grande attention les gens qui peuplaient encore la gare malgré l'heure tardive.