Arrivée Eléonor de Beauharnais

<< suite à l'Avenue de Goethe >>

Eléonor descendit avec beaucoup d'allure du taxi. Elle se sentait soulagé de la réponse d'Antoine, visiblement elle se faisait du mouron pour rien. Elle préférait être vigilante plutôt que de devoir payer ses erreurs chèrement. Antoine s'était montré rassurant, Elle décida de relâcher un peu la pression qu'elle s'infligeait à elle même. Le temps qu'Antoine règle la note elle prit un petit moment pour admirer la vue. C'était selon elle magnifique et elle trouvait la vue splendide. La jeune femme avait l'air ravi d'être arriver et visiblement son cadre lui plaisait bien. Elle s'approcha vers Antoine quand ce dernier lui fit signe. Elle dut admettre qu'il avait bien choisi surtout au vu du peu de temps que ce dernier avait eu pour ce retourner. Le décor était très plaisant et tout à fait dans ses espérances en arrivant ici. Elle apprécia grandement l'aspect sécurité de l'entrée, ce n'était pas grand chose mais la moindre des protections étaient bonnes à prendre.
Elle lui sourit tendrement à Antoine, elle avait été assez froide depuis son arrivée, ce voyage l'avait clairement chamboulé. D'habitude elle était plus proche de ce dernier et elle savait qu'elle l'avait grandement sollicité ces derniers jours.

"Oui c'est parfait mon cher, vous avez fait des merveilles, comme à chaque fois. Vous ne m'avez pas déçu. Je n'attendais rien de moins de vous!"

Elle s'approcha de lui et l'accrocha par le bras.

"Allez faites moi visiter ce charmant endroit, que j'en prenne plein les yeux. Éblouissez moi."

Cependant elle resta un instant songeuse devant les autres villas qui se dressaient devant. elle. Son chemin n'était pas fini bien au contraire ce n'était que la première étape.

Mais alors qu'elle venait juste de poser sa question, Antoine se tourna vers elle pour lui préciser qu'ils arrivaient à destination, permettant ainsi au chauffeur de rester muet.

La voiture ralentit donc bien, pour se garer à proximité d'une résidence assez chic avec une vue imprenable sur la cité. Un endroit qui ne laissait aucun doute sur le prix exorbitant qu'Antoine avait dû avancer... Mais Eleonor méritait bien ça, si ce n'est encore plus.

Elle descendit donc de la voiture après qu'Antoine lui ait ouvert la porte, puis ait récupéré les bagages dans le coffre. Ce dernier paya le chauffeur qui s'en retourna vers le centre ville à l'aide du rond point un peu plus haut, puis fit signe à Eleonor de le suivre vers la résidence.
7877Y fut le code qu'il tapa afin d'actionner le portail mécanique, et de poursuivre son déplacement dans le joli parc qui entourait la résidence. La Ventru remarqua de son lieu les immenses villas plus haut qui semblaient dominer le quartier, et ainsi toute la ville, puisqu'il s'agissait à n'en point douter du point culminant d'Aurillia. Pourrait-elle s'y installer un jour ? Peu importe, au moins avait-elle un refuge pour le moment...

"Est-ce que cet endroit vous convient ?" lui demanda cependant Antoine, gêné de n'avoir encore reçu aucun commentaire de sa maîtresse.

Au moins le paysage qui se dévoilait sous ses yeux l'enchanté. Cela lui rappelait un peu son enfance, c'était tout à fait le cadre dans lequel elle avait évolué. Elle fut submergée par la nostalgie. Après tout sa région natale n'était pas si loin.
Quand elle sortit de ses pensée, elle regarda le compteur, elle fit une légèrement moue en voyant les prix grimper. Ce n'était pas un véritable problème mais elle aimait surtout dépenser son argent partir dans les fringues. Ce serait donc une paire chaussure en moins. Elle était habituée au prix et savait que la suisse n'était connu pour être un pays pour les bas revenus.
Elle pensa dans son fort intérieur qu'elle devait sans nul doute investir rapidement dans une automobile. Elle serait beaucoup plus libre de ses mouvements et cette idée n'était pas pour lui déplaire. Elle devait admettre que ce faire conduire lui était plaisant.
Soudain ses magnifiques yeux s'aperçurent de la noirceur du paysage. Ce qui l'inquiéta, depuis quelques temps elle était un peu parano et elle voyait le mal partout. De plus elle avait plutôt l'habitude des environnement glamours et riche. Elle fixant le compteur du véhicule elle s'aperçut que la vitesse diminuer. Pourquoi ce dernier ralentissait?
Elle décida d'en avoir le cœur net. Elle n'avait jamais eu sa langue dans sa poche.
"Un problème sur la route?" dit elle à l'attention du chauffeur.

Démarrage tranquille, le taxi évita les quelques passants avant de s'embarquer dans une rue qui semblait monter vers les hauteurs de la cité, surplombant même le quartier de la gare, juste après qu'Antoine ait donné au chauffeur leur destination.

La vue était magnifique, les lumières scintillant de partout tel un champ de lucioles, ou les milliers de reflets de la Lune dans un miroir brisé...
Le lac, plus loin, semblait comme définir une limite à ne pas franchir. De l'autre côté de ce dernier, l'obscurité semblait prédominer... Etait-ce une vue de l'esprit, ou n'y avait-il juste rien de l'autre côté ?

La Ventrue se tourna un instant vers le compteur, remarquant la montée rapide et excessive des prix. Apparemment, la Suisse et plus particulièrement Aurillia n'était guère la patrie des taxis peu onéreux. Puis de nouveau par la fenêtre, elle aperçut de magnifiques villas se dessiner dans le lointain, entouré d'immenses haies et autres arbres torturés. Le quartier prenait peu à peu une ambiance plus pesante, plus effrayante, plus dérangeante... Et le taxi ralentissait...

Son visage s'illumina à la vision d'Antoine. Elle échangea quelques mots gentils avec ce dernier tout en le laissant prendre sa valise.
En réfléchissant un peu elle se dit que c'était bien l'une des premières fois qu'elle voyait une gare si agitée la nuit. Elle ne savait pas si c'était de bon ou de mauvais augure qu'il y est autant de monde qui rode la nuit! Elle envisagea peut être qu'il y avait pas mal de train de nuit ce qui pouvait être bon signe. En tout cas elle resta indifférente à l'architecture du bâtiment.
Quoi qu'il en soit elle laissa Antoine mettre sa valise dans le coffre du taxi. Elle monta avec beaucoup d'élégance à l'arrière du véhicule. Elle laissa Antoine dire les instructions au chauffeur. Elle ne savait pas elle même vraiment ou elle allait. Ce dernier disparut dans ce début de soirée, amenant Eléonor vers sa nouvelle demeure.

Continuant le long du quai en direction du hall de la gare à proprement parler, lieu où Antoine devait probablement l'attendre, la jeune femme eut le loisir de remarquer bien des points qui pourraient s'avérer intéressants pour la suite.
Le monde fut le premier choc qu'elle eut. Malgré l'heure tardive, la gare voyait toutes sortes d'individus monter ou descendre de trains, d'autres patientant en attendant le wagon qui les ferait partir ou celui qui leur livrerait leur compagne ou leur compagnon.
Les valises étaient légions, et sous l'oeil avisé des nombreuses caméras qui cernaient les quais, nul doute qu'un terroriste n'aurait pas fait long feu, quoique...

Pourtant, malgré cette foule et cette surveillance mécanique, très, trop peu d'agents de sécurité. En fait, Eléonor n'en avait pour le moment aperçu aucun. Elle tirait sa valise dans un bâtiment somptueux, à l'apparence plutôt ancienne, passant sous des voutes majestueuses pour finalement atterrir après un petit trajet dans un hall encore plus somptueux, surplombé d'immenses lustres de cristal qui illuminaient la gare toute entière comme l'aurait fait un brasero.

Son regard passant sous les panneaux d'affichage, remarquant la sortie ainsi que les cafés du coin, il finit par arriver sur un homme d'une trentaine d'années marchant vers elle : Antoine. Le sourire aux lèvres, toujours aussi courtois, il lui proposa immédiatement de lui prendre ses affaires puis de la mener au taxi qui la conduirait chez elle...

Dans son wagon de première classe la belle Eléonor regardait défiler les paysages devant ses yeux. La jeune caïnite était songeuse, cela se voyait sur son visage qui affichait une petite moue songeuse. Elle se demandait où ce train allait la conduire, vers quelle destination elle s'était embarquée! Quelle destiné allait s'offrir à elle, tant de question qui trottait dans sa tête mais pour l'instant sans réponse.
Eléonor sentait se nouer une petite boule dans son estomac, visiblement elle était anxieuse. Il faut dire que ces derniers jours avaient été pour la demoiselle riche en évènements. Dans un souci d'extrême prudence elle avait fait le voyage par étapes. Elle s'était arrêtée avant à Annecy pendant quelques jours pour être sur de ne pas être suivi. Enfin comme elle n'avait pu prendre l'avion pour se rendre dans cette maudite ville. Elle s'était donc dit qu'elle en profiterait pour séjourner sur Zurich. Elle avait ainsi pu revoir son père lors de quelques soirées. Elle ne savait pas quand elle aurait l'occasion de le revoir et c'était sans nul doute mieux ainsi pour le moment. Pour finir elle avait pris la destination de Genève, là elle avait attrapé sa correspondance pour Aurillia. Le trajet lui avait semblé mortel. Elle n'aimait pas spécialement ce type de transport qu'elle jugeait trop lent mais elle n'avait eu guère le choix. Il fallait au moins reconnaitre qu'elle était à son aise dans son compartiment toute seule.

Le train ralenti à l'approche de la gare. La douce demoiselle se leva avec une certaine élégance. Il faut dire que pour faire le voyage elle s'était habillé dans une magnifique robe tube avec manche capes de couleur grise de la marque Gucci, elle portait par dessous un collant noir. Pour marquer sa taille elle avait mis une importante ceinture noire à grosse boucle. Pour compléter son look de femme fatale elle avait enfilé ses bottines plates formes à talon haut.
Elle descendit une imposante valise à roulette qu'elle avait hissé plutôt dans la soirée dans un compartiment prévu à cet effet. Cette valise était visiblement chargée. Elle attrapa une redingote grise qui se trouvait sur la banquette d'en face. Elle ouvrit un gros sac à main de style New Jackie. Elle en sortit un chapeau gris style année 20 et une paire de gant qui était de la marque Hugo Boss. Elle prit aussi un élastique et elle noua ses cheveux pour en faire une queue de cheval. Elle enfonça son chapeau sur la tête. Pour finir de compléter son apparence elle mit une grosse paire de lunette qui prenait une bonne partie de son visage.
Elle enfila ses gants et commença à trainer sa valise. Pendant le temps qu'elle finissait de s'apprêter le train s'était complètement immobilisé. Le chef de gare avait annoncé le terminus. Elle attrapa son important sac à main et elle roula son bagage. Elle descendit sur le quai de la gare, elle espérait qu'Antoine soit dans les parages.